Le 6 avril, le Trésor américain a publié son rapport Illicit Finance Risk Assessment of Decentralized Finance, qui présente les conclusions de l’analyse de la finance décentralisée (DeFi). Il en ressort que des acteurs de la République populaire démocratique de Corée, ainsi que d’autres escrocs, sont capables d’exploiter les failles de la DeFi pour blanchir de l’argent.
Les lacunes dans les services DeFi facilitent le vol de fonds
Des groupes engagés dans les activités illicites depuis la Corée du Nord bénéficient de non-conformité de certaines plateformes DeFi aux lois de lutte contre le financement du terrorisme (CFT) et le blanchiment d’argent (AML). Le Trésor américain suggère à travers son rapport que les contrôles insuffisants en matière de lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent permettent le vol de fonds.
Selon Brian Nelson, sous-secrétaire d’État au Trésor chargé du terrorisme et renseignement financier, « il faut s’attaquer à ces risques pour profiter des avantages potentiels associés aux services DeFi ». Sur la base de ses conclusions, son ministère demande une évaluation des améliorations possibles des exigences américaines dans la lutte contre la criminalité telles qu’elles devraient être appliquées aux services DeFi.
Il suggère aussi au secteur privé de participer à l’élaboration des prochaines étapes. « Il est clair que nous ne pouvons pas agir seuls », a-t-il déclaré lors d’un webcast organisé le 6 avril par l’ACAMS, une organisation mondiale consacrée à la prévention de la criminalité financière.
Le rapport fait également référence à de nombreux cas où les projets DeFi soutenaient que l’absence de contrôles AML/CFT était l’un des objectifs principaux de la décentralisation des finances. Le but est d’arrêter de collecter des informations sur les clients pour respecter la loi sur la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent. Le rapport recommande au gouvernement américain de renforcer sa supervision réglementaire en la matière.
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Les escrocs préfèreraient les monnaies fiduciaires aux cryptomonnaies
Le Trésor américain affirme que même si les criminels utilisent réellement les applications et les outils DeFi comme Tornado Cash, ils optent toujours pour les devises fiduciaires. Selon le rapport :
« Le blanchiment d’argent, le financement de la prolifération et le financement du terrorisme se produisent le plus souvent en utilisant des devises fiduciaires ou d’autres actifs traditionnels, par opposition aux actifs virtuels ».
En effet, l’évaluation du Trésor américain s’inscrit dans le cadre du décret du président Joe Biden sur les cryptomonnaies datant de 2022. M. Nelson a déclaré qu’il s’agit de la première évaluation de cette nature au monde.
Les juridictions comme l’Union européenne ont commencé à s’attaquer aux risques de blanchiment d’argent associés à la DeFi. Toujours selon lui, le problème principal se pose au niveau de la découverte des personnes qui se cachent derrière certaines activités commerciales.
Même les personnes qui demandent une totale décentralisation s’engagent dans de nombreuses activités qui se rapprochent plus de la finance traditionnelle qu’elles ne le laissent entendre. Tornado Cash est l’une des applications DeFi qui ont fait les gros titres en 2022. En aout dernier, l’outil a été sanctionné parce qu’il aurait été utilisé par des pirates nord-coréens.