Réputé pour ses investissements dans le bitcoin et d'autres cryptos, le Bhoutan vient de déployer un système de paiement en cryptomonnaie dédié au secteur du tourisme. Ce projet a été lancé en partenariat avec Binance Pay et la DK Bank.

Les voyageurs disposant d’un compte Binance peuvent désormais régler leurs billets, leurs nuits d’hôtel, leurs guides touristiques ou d'autres services locaux avec plus de 100 cryptomonnaies, dont le bitcoin (BTC), l’USDC (USDC) ou le BNB (BNB).

Selon une annonce de Binance publiée le 7 mai, ce système introduit également une passerelle de paiement pour les entreprises locales. Grâce à un simple QR code sur smartphone, ces dernières peuvent accepter les paiements crypto.

« Ce projet ne se limite pas à une solution de paiement. Il incarne un engagement en faveur de l’innovation, de l’inclusion et de la praticité », a déclaré Damcho Rinzin, directeur du département du tourisme du Bhoutan.

Des avantages concrets pour les petites entreprises isolées

Le partenariat vise en particulier les petites structures, comme les artisans des zones rurales ou les vendeurs locaux, souvent exclus du système bancaire traditionnel.

« Même les entreprises les plus isolées du Bhoutan peuvent désormais accepter des paiements en cryptomonnaie via un simple téléphone. Il suffit d’un QR code pour toucher une clientèle internationale », précise l’annonce.

Source: Binance

Binance souligne que les touristes n’auront plus besoin de monnaie locale ou d’espèces pour effectuer leurs achats.

« Plus besoin de portefeuille physique. Partez à la découverte du Bhoutan avec votre seule application Binance », a déclaré la plateforme dans un message publié sur X.

« Le premier système national de paiement crypto-touristique au monde »

Binance et le département du tourisme qualifient cette initiative de « tout premier système de paiement touristique en cryptomonnaie à l’échelle nationale ».

« Le Bhoutan devient le premier pays à proposer une solution de paiement crypto totalement intégrée, du début à la fin », a précisé Binance qui ajoute :

« Le système répond également aux limitations précédentes en offrant des confirmations en temps réel, des frais quasi nuls et une banque locale entièrement agréée qui s'occupe des règlements sur le terrain ».

Le PDG de Binance, Richard Teng, estime que cette innovation marque une avancée pour les paiements crypto dans le secteur du voyage. « Cela établit un précédent sur la façon dont la technologie peut rapprocher les cultures et soutenir les économies locales », a-t-il déclaré.

Source: Bhutan’s tourism department

« Cette initiative illustre notre engagement en faveur de l'innovation et notre foi en un avenir où la finance numérique favorise la connectivité mondiale et enrichit les expériences de voyage », a ajouté Teng.

Le Bhoutan détient plusieurs crypto-actifs

Le lancement de ce système s’inscrit dans une stratégie plus large du Bhoutan, qui cherche à développer son écosystème d’actifs numériques.

Le pays travaille à la création d’une réserve stratégique en cryptomonnaies dans le cadre d’un nouveau pôle économique. Le gouvernement bhoutanais aurait commencé à miner et investir dans le bitcoin depuis 2019.

Selon la société Arkham, la branche commerciale du Bhoutan — Druk Holding and Investments (DHI) — a accumulé 374 bitcoin depuis janvier, portant ses réserves à 12 062 BTC. Elle détient également des montants plus modestes sur d'autres blockchains comme Polygon, BNB Chain et Base.
Avoirs en cryptomonnaies du gouvernement royal du Bhoutan (DHI). Source : Arkham

Si le Bhoutan est de plus en plus favorable à l'adoption des cryptomonnaies, leur réglementation reste une zone grise sur le plan juridique.

En 2020, la banque centrale du pays — la Royal Monetary Authority (RMA) — avait mis en garde le public contre la cryptomonnaie Pi, appelant à la prudence dans tout investissement lié aux crypto-actifs.

« La RMA tient à rappeler au public qu’il doit faire preuve de la plus grande vigilance avant d’investir dans le Pi ou dans toute autre cryptomonnaie. Les impacts, les risques et les usages économiques de ces actifs ne sont pas encore clairement établis », indiquait l’autorité.