En prélude à leur rencontre à Hiroshima, le président du GAFI (Groupe d’action financière sur le blanchiment de capitaux) a interpellé les dirigeants du G7 dans une lettre ouverte. Intitulée La fin de l'espace crypto dépourvu de lois, la lettre a pour but de rappeler aux membres du G7 leur rôle dans la lutte contre les flux financiers illicites, y compris ceux provenant du marché des cryptomonnaies. Il en a également profité pour leur adresser les recommandations du GAFI dans cette bataille.

Le G7 se doit de montrer l'exemple dans la lutte contre les crimes financiers

Dans la lettre adressée aux dirigeants du G7, Raja Kumar, le président du GAFI, a déclaré que : « Les flux financiers illicites affaiblissent le système financier mondial, retardent la croissance et entravent le développement. ». Après avoir énuméré l’ensemble des crimes favorisés par ces derniers, il a assuré qu’une action mondiale concertée est indispensable pour endiguer le problème.

À cet effet, il a exhorté le G7 à montrer l’exemple en mettant en application les recommandations du GAFI sur le marché des cryptomonnaies. En effet, celles-ci « constituent les normes mondiales en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. »

Le secteur des cryptomonnaies étant particulièrement difficile à réglementer, plusieurs pays ont inévitablement besoin d’être épaulés pour y arriver. Par conséquent, le GAFI estime que les pays dont le secteur des cryptomonnaies est matériellement plus important devraient prendre les devants.

Il a affirmé que les pays membres du G7, à savoir la France, les États-Unis, le Japon, l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni et le Canada, devraient montrer l’exemple et mieux réglementer le secteur des cryptomonnaies. Ils supprimeraient ainsi selon M. Kumar tout refuge virtuel pour les échanges financiers illicites alimentés par les cryptomonnaies.

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Les autres facteurs cruciaux dans la lutte contre les crimes financiers selon le GAFI

Le président du GAFI a également souligné dans sa lettre que :

« La transparence des bénéficiaires effectifs est également cruciale dans la lutte contre le blanchiment d'argent, la corruption, l'évasion fiscale et l'évasion en matière de sanctions. »

En effet, le manque de transparence permet aux criminels d’utiliser par exemple des trusts pour dissimuler leurs activités. Les pays doivent donc faire en sorte que leurs autorités compétentes « aient accès à des informations adéquates » sur les véritables propriétaires de ces sociétés.

Par ailleurs, le recouvrement des « produits du crime » peut aussi aider à mettre un terme au blanchiment d’argent et aux autres formes de criminalité économique selon M. Kumar. De toute évidence, la majorité des pays ont encore énormément de progrès à faire à ce sujet.

Le GAFI travaille sur plusieurs fronts afin d’aider ses membres à s’attaquer aux flux financiers qui alimentent le terrorisme et la criminalité. La contribution du G7, à savoir une meilleure réglementation du marché des cryptomonnaies, sera assurément d’une importance cruciale pour gagner cette bataille.