La Banque centrale européenne (BCE) a initialement conçu l'euro numérique dans le but de moderniser le système financier régional. Cependant, l'initiative suscite des inquiétudes liées notamment à la protection des données des utilisateurs. En réponse à ces inquiétudes, le Comité européen de la protection des données (EDPB) a émis des recommandations en vue d'améliorer la réglementation entourant cette monnaie numérique.
L’EDPB suggère un équilibre entre contrôle monétaire et vie privée
Le conseil des gouverneurs de la BCE a récemment annoncé le début de la phase de préparation de l'euro numérique, marquant ainsi une étape majeure dans le développement de la CBDC. Prévue pour s'étaler sur deux ans, cette phase se concentrera sur la finalisation des règles régissant l'utilisation de la monnaie numérique, ainsi que la sélection des émetteurs potentiels.
Cependant, au sein de l'Union européenne (UE), certains législateurs s'inquiètent de l'impact potentiel du projet sur la vie privée des utilisateurs. L'EDPB a donc émis un avis pour aborder la question. Alors que la BCE entend limiter la quantité d'euros numériques détenus par individu afin de prévenir la sortie des actifs du système bancaire traditionnel, l'organisme dénonce une centralisation excessive.
Dans son document, l'EDPB préconise plutôt un stockage plus décentralisé des données nécessaires pour mettre en œuvre cette restriction. Cette approche garantirait un meilleur équilibre entre la nécessité de contrôler la monnaie et le respect de la vie privée des utilisateurs.
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Établissement d'un seuil de confidentialité autour de l'euro numérique
L'EDPB propose également la mise en place d'un seuil de confidentialité en deçà duquel aucune transaction ne serait tracée à des fins de lutte contre le blanchiment d'argent. Cette mesure vise à protéger la vie privée des citoyens en évitant un contrôle excessif de leurs transactions.
De plus, l'organisme insiste sur la nécessité de clarifier le fonctionnement d'un mécanisme de prévention des fraudes. Une transparence accrue permettrait de mieux comprendre comment la sécurité des transactions sera assurée.
En réponse aux recommandations de l’EDPB, Mairead McGuinness, commissaire chargée des services financiers de la Commission européenne, a réaffirmé l'engagement de l'UE envers la protection de la vie privée. Elle a notamment déclaré :
« La protection de la vie privée des citoyens, alors que nous travaillons à la mise en place d'un éventuel euro numérique, reste une priorité absolue pour la Commission européenne, qui a proposé en juin des lois pour étayer la CBDC. »
Soulignons que Christine Lagarde, la présidente de la BCE, avait déjà averti que l'euro numérique ne sera pas totalement anonyme. La CBDC offrira donc à ses utilisateurs une protection de la vie privée, tout en maintenant un certain niveau de traçabilité.