La Banque centrale européenne (BCE) a récemment révélé une avancée très prometteuse dans le développement de l'euro numérique. Après deux ans d'études approfondies, l'institution bancaire se trouve désormais à l'aube de la phase de préparation de sa monnaie numérique de banque centrale (CBDC). Toutefois, bien que cette annonce ait suscité un grand enthousiasme, elle n'a pas été exempte de critiques.

Une phase de préparation prévue pour s'étaler sur deux ans

Conçu pour être une alternative plus efficiente à l’argent liquide, l'euro numérique promet d'améliorer la rapidité et la confidentialité des transactions tout en éliminant les frais associés. Certains responsables de la BCE considèrent d'ailleurs la CBDC comme une solution potentielle pour résoudre divers problèmes relatifs aux services de paiement privés.

Depuis 2021, la BCE a entamé une phase d'examen de deux ans afin d'explorer tous les aspects de cette devise numérique avant son introduction sur le marché européen. Cette étape est maintenant achevée, et l'institution bancaire annonce le début d'une phase de préparation prévue pour novembre, qui s'étalera sur deux ans. Celle-ci servira à atteindre plusieurs objectifs clés. Tout d'abord, elle vise à finaliser un règlement complet sur l'euro numérique.

Ensuite, elle permettra la sélection de fournisseurs chargés de développer une plateforme pour la future monnaie numérique de la BCE. Enfin, elle impliquera la réalisation de divers tests visant à évaluer la faisabilité du projet.

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Réactions et critiques sur la phase de préparation de l'euro numérique

La décision de la BCE de passer à la phase de préparation a suscité un débat animé. Certains estiment qu'il aurait été plus sage d'attendre que le législateur européen conclue ses délibérations avant de franchir cette étape.

Markus Ferber, membre de la commission des affaires économiques du Parlement européen, a souligné que la BCE n'a pas encore clairement communiqué la valeur ajoutée de l'euro numérique. Il craint que si des modifications majeures sont apportées au cadre juridique proposé par le législateur européen, le travail préparatoire de la BCE puisse être réduit à néant.

Mairead McGuinness, responsable des services financiers de l'Union européenne, a également exprimé la nécessité de mener un examen approfondi de la proposition. Elle a mis en avant l'importance de ne pas précipiter la prise décision avant les élections de juin 2024.

Soulignons que le passage à la phase de préparation ne constitue pas en soi une décision finale d'émission de l'euro numérique. La BCE a été claire sur ce point, précisant que le choix d'émettre une CBDC ne sera effectué qu’après la fin du processus législatif de l'UE.