Président de la Securities and Exchange Commission (SEC), Gary Gensler est dans le viseur de certains membres du Congrès américain et de sa propre commission. Il risque désormais de perdre son poste de président de l'organisme fédéral de régulation des marchés financiers pour ses choix contestés. En effet, de nombreuses décisions émanant de lui sont jugées arbitraires et « anti-cryptomonnaies ».

Les abus de pouvoir de Gary Gensler pointés du doigt

La nouvelle est tombée ce 15 avril lorsque le membre du Congrès américain Warren Davidson affirmé dans un tweet qu'il souhaite supprimer le poste de président de la SEC. Il propose notamment de remplacer ce dernier par celui de « directeur exécutif qui rend compte au conseil d'administration », pour mettre fin à « une longue série d’abus ».

Ce dernier point fait référence aux décisions controversées de Gary Gensler, qui est d’ailleurs particulièrement visée par la proposition du membre du congrès. Celle-ci précise notamment que « les anciens présidents de la SEC ne sont pas éligibles » au nouveau poste.

Les réactions politiques se succèdent contre la Securities and Exchange Commission et sa guerre contre les cryptomonnaies. L’organisme de régulation deviendrait trop envahissant et il fallait prendre des mesures. Warren Davidson n’est d'ailleurs pas le seul à penser que la SEC abuse de son autorité.

Heister Peirce, commissaire de la SEC connue pour ses avis en faveur des cryptomonnaies, est également de cet avis. Elle a déclaré que la SEC refuse de modifier les réglementations en place pour accueillir les nouvelles technologies et les nouvelles façons de faire des affaires. Mme Peirce ajoute que ce n’était pas le cas auparavant, mais qu’actuellement, l’organe de régulation se borne à résoudre des problèmes qui n’existent pas.

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Des mesures contestées en interne et par les législateurs américains

La dernière attaque en date de Gary Gensler contre les cryptomonnaies concerne les plateformes DeFi. En effet, la SEC a annoncé le 14 avril son intention de changer une règle qui stipule de manière explicite que les plateformes DeFi doivent s’enregistrer auprès d’elle.

Gary Gensler a rappelé que les plateformes de cryptomonnaies et de finance décentralisée relèvent de la définition actuelle d’une bourse. Il ajoute qu’elles doivent s’enregistrer et se conformer aux réglementations sur les valeurs mobilières.

Toutefois, plusieurs législateurs affirment que cette tâche n’incombe pas à la SEC, mais au congrès. Pour se défendre, Gary Gensler a déclaré que les changements qu’il propose peuvent profiter aux marchés et aux investisseurs. Selon lui, une modernisation des règles qui définissent une bourse est incontournable.

Heister Peirce a critiqué cet avis en assurant que la mesure prise par la SEC favorise plutôt la centralisation, l’expatriation et l’extinction. Elle a également regretté le fait que le régulateur ait trop souvent récompensé la bonne foi des sociétés crypto par « une action coercitive ».