L'Union européenne est à l'aube d'une potentielle révolution monétaire avec le développement de l'euro numérique. La Banque centrale européenne (BCE) a récemment annoncé la finalisation des prototypes de cette nouvelle monnaie numérique, ouvrant ainsi la voie à une décision majeure sur son lancement.

Une approche prudente quant à l'utilisation de la technologie blockchain

La BCE soutient que sa CBDC peut être conçue de manière à s'intégrer harmonieusement dans l'écosystème des paiements existant. L'institution bancaire estime qu'il est possible d'adopter l'euro numérique sans perturber les systèmes de paiement actuels.

 « Il est possible d'intégrer en douceur les choix de conception de l'euro numérique dans le paysage de paiement existant tout en laissant une large place aux fonctionnalités et technologies innovantes », indique Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE.

Cependant, pour le back-end des prototypes de CBDC, la banque centrale a émis une certaine réserve quant à l'utilisation de la technologie de registre distribué de type Web3 et de smarts contrats. Elle favorise plutôt un modèle centralisé basé sur les sorties de transactions non dépensées (UTXO), semblable à celui utilisé dans les transactions de cryptomonnaies.

 Selon la BCE, le système UTXO offre une validation rapide et efficace des transactions. De plus, il permettrait d'effectuer des paiements conditionnels sans recourir à de smarts contrats.

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Une tendance mondiale

L'Union européenne n'est pas la seule juridiction à envisager la mise en place d'une CBDC. D'autres entités, telles que la Banque d'Angleterre, explorent également cette possibilité. Cette tendance reflète la reconnaissance croissante à l’échelle mondiale des avantages potentiels qu'une CBDC pourrait offrir.

En effet, la création d'une monnaie numérique de banque centrale pourrait fournir de nouvelles opportunités à l'ensemble du secteur financier. Elle permettrait aux banques centrales d'avoir un contrôle plus direct sur les monnaies numériques, ce qui pourrait renforcer la stabilité monétaire et faciliter la mise en œuvre de politiques économiques.

De plus, cela pourrait offrir une alternative sûre et fiable aux cryptomonnaies existantes, réduisant ainsi les risques associés à ces dernières. En mars dernier, Christine Lagarde a d'ailleurs reconnu que l'adoption des CBDC est essentielle pour que les banques centrales maintiennent leur rôle et leur influence dans l'économie mondiale.