Les stablecoins ne sont pas devenus incontournables par hasard. Leur domination dans l’écosystème crypto reflète les profondes failles d’un système bancaire américain figé dans ses paradigmes. À l’occasion du panel TokenizeThis 2025 à New York, Jerald David, président d’Arca Labs, a livré une analyse directe sur les raisons structurelles qui poussent les utilisateurs vers les stablecoins, notamment les limitations bancaires traditionnelles. Plus de détails dans la suite.
Horaires bancaires et inertie du système américain : Les failles qui propulsent les stablecoins
Lors de son intervention au panel TokenizeThis 2025, Jerald David, président d’Arca Labs, a pointé du doigt l’un des talons d’Achille du système bancaire américain : ses horaires rigides et son infrastructure vieillissante. « Nous commençons à penser à la raison pour laquelle les stablecoins existent, et nous commençons à parler des horaires bancaires de neuf à cinq », a-t-il déclaré, soulignant l’inadéquation du modèle actuel face aux besoins d’un marché crypto fonctionnant en continu.
Pour David, la domination des stablecoins, et notamment ceux adossés au dollar, découle directement de cette incapacité des banques à offrir des services transactionnels 24h/24. Il insiste également sur l’arrivée imminente de solutions hybrides combinant à la fois les avantages des instruments générateurs de rendement et ceux des stabletokens. Cette dynamique s’inscrit dans un besoin croissant de flexibilité, d’instantanéité et d’accessibilité que le système bancaire américain, dans son état actuel, ne peut pas garantir.
Régulation et KYC : un frein à l'adoption ou une nécessité pour les stablecoins ?
Au-delà des limitations structurelles du système bancaire, la réglementation a été au cœur des débats, notamment autour de l’application du KYC aux stablecoins générateurs de rendement. Un représentant de Figure Markets a rappelé que « toute personne possédant un stablecoin à rendement devrait être soumise au KYC pour des raisons fiscales », ce qui pose la question de la faisabilité technique et de la compatibilité avec les usages quotidiens des stablecoins.
Jerald David a, quant à lui, nuancé cette approche en soulignant que tous les usages ne devraient pas être soumis aux mêmes exigences. « Utiliser ce stablecoin pour acheter une tasse de café ne devrait pas vraiment nécessiter d’AML ou de KYC pour quelqu’un », a-t-il affirmé. Une position qui met en lumière la tension entre efficacité réglementaire et accessibilité utilisateur. Par ailleurs, Nick Carmi, responsable des échanges chez Figure Markets, a proposé une alternative : un système de KYC basé sur la confiance, permettant aux utilisateurs de transférer leurs identifiants vérifiés entre différentes plateformes, réduisant ainsi la friction dans l’écosystème.
Le propos de Jerald David met en exergue une fracture croissante entre un système bancaire hérité et une économie numérique en constante mutation. La domination des stablecoins n’est pas un hasard : elle incarne la réponse du marché à des besoins non satisfaits par les infrastructures existantes. Si les régulateurs veulent reprendre la main, ils devront proposer des cadres flexibles, technologiques et réalistes, à la hauteur des attentes d’un écosystème crypto qui ne connaît ni frontières ni horaires.
