Alors que divers pays mènent actuellement des tests sur le fonctionnement des CBDC, la Banque des règlements internationaux (BRI) travaille déjà sur l’interopérabilité de celles-ci. Elle a ainsi supervisé un projet portant sur l’efficacité des transferts transfrontaliers effectués à partir des CBDC de gros ou wCBDC. Celui-ci a notamment connu la participation des banques centrales de France, de Singapour et de Suisse. Plus de détails dans la suite.

Des transferts de CBDC de gros alimentés par une blockchain publique et la DeFi

En juillet dernier, la Banque de France a publié un rapport dans lequel elle partagea les principales conclusions de ses expérimentations sur les CBDC de gros. L’une d’entre elles stipulait notamment que ces monnaies numériques pourraient améliorer les paiements transfrontaliers, en les rendant notamment plus rapides et plus efficaces.

Elle en a désormais la confirmation comme l’atteste le rapport publié aujourd'hui par l’institution bancaire sur le succès du projet Mariana. Développé sous l'égide de la BRI, celui-ci a permis à la Banque de France de tester avec succès les transferts transfrontaliers de CBDC de gros avec ses homologues de Singapour et de Suisse.

Pour y arriver, les institutions bancaires se sont appuyées sur une norme de token commune sur une blockchain publique et des concepts technologiques de la finance décentralisée (DeFi). Elles ont ainsi eu recours à des passerelles pour le transfert transparent des wCBDC entre différents réseaux, et un teneur de marché automatisé pour négocier et régler automatiquement les opérations de change au comptant.

Le rapport précise que : « Ces protocoles pourraient être utilisés par la prochaine génération d'infrastructures de marchés financiers facilitant les échanges et les règlements transfrontaliers entre institutions financières. »

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Un projet expérimental qui servira de tremplin

Malgré le succès des différents tests effectués, les participants estiment que la solution technologique utilisée dans le projet Mariana n’est pas définitive. Ils estiment d’ailleurs que de nouvelles expérimentations et recherches sont nécessaires, en s’appuyant notamment sur d’autres cas d’utilisations pertinents.

Le rapport précise également que : « Le projet Mariana est purement expérimental et n'indique pas que les banques centrales partenaires ont l'intention d'émettre des wCBDC ou d'approuver la DeFi ou une solution technologique particulière. ».

Directrice générale de la stabilité financière et des opérations à la Banque de France, Emmanuelle Assouan a affirmé qu’il « reste encore de nombreuses pistes à explorer pour améliorer les paiements transfrontaliers ». Elle a également annoncé qu’une démonstration de Mariana sera effectuée en direct le 3 octobre lors de la prochaine conférence de l’institution bancaire sur le potentiel des wCBDC.

Pendant ce temps, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a livré de nouveaux détails sur les caractéristiques la CBDC de l'UE. Elle a notamment reconnu que l’euro numérique ne sera pas totalement anonyme, tout en garantissant la protection de la vie privée des utilisateurs.