Le monde financier est à l'aube d'une transformation majeure avec l'émergence des monnaies numériques de banque centrale (CBDC). Parmi les institutions qui prennent part à cette révolution, la Banque de France s'est démarquée en menant des expérimentations poussées sur les CBDC de gros. Ces essais ont révélé les avantages indéniables de cette monnaie numérique pour les règlements internationaux et la sécurité des transactions.
Améliorer les paiements transfrontaliers et la finalité des règlements
Depuis mars 2020, la Banque de France a entrepris une série d'expérimentations pour explorer les possibilités offertes par les CBDC. Après la publication d'un premier rapport en 2021, l'institution bancaire publie aujourd'hui un nouvel ensemble de conclusions et de retours d'expérience.
Dans ce deuxième rapport, la banque a indiqué qu’une CBDC de gros permettrait d'améliorer considérablement les paiements transfrontaliers. Avec cette monnaie numérique, les transactions internationales pourraient se dérouler plus rapidement et efficacement, stimulant ainsi les activités commerciales et l'investissement à l'échelle mondiale.
Les CBDC de gros permettraient aussi de sécuriser les règlements pour une vaste gamme d'actifs financiers, tels que les obligations d'État et les actions de fonds. Les règlements pour ces actifs peuvent être sujets à des délais et des risques liés à des systèmes de compensation complexes. En utilisant une CBDC de gros, ces transactions pourraient être finalisées plus rapidement, améliorant ainsi la stabilité du système financier.
Les CBDC de gros pourraient également jouer un rôle essentiel pour les actifs financiers non cotés et tokenisés qui rencontrent actuellement des difficultés dans le processus de règlement. Elles offriraient une alternative sécurisée et efficiente pour le règlement de ces actifs, ouvrant ainsi de nouvelles opportunités pour les investisseurs et les institutions financières.
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Garantir l'unicité de la monnaie et la stabilité des marchés financiers
Le rapport de la banque indique les CBDC de gros pourraient idéalement compléter des CBDC de détail, telle que l'euro numérique. Cette complémentarité garantirait l'unicité de ces monnaies numériques.
Cela renforcerait notamment leur valeur d'ancrage pour les paiements de détail et de gros, tout en permettant une convertibilité transparente entre les différentes formes de monnaie privée. Une telle approche contribuerait à stabiliser les marchés financiers et à renforcer la confiance des acteurs du marché.
Le rapport souligne également l'importance de prioriser l'utilisation d’une CBDC au sein de l'écosystème de la technologie de registre distribué (DLT). La banque estime que cette approche permettrait de maintenir la fonction d'ancrage de la monnaie pour les paiements interbancaires et de gros. Elle garantirait ainsi une infrastructure fiable et robuste pour les transactions financières de grande envergure.
Il convient de noter que la Banque de France n'est pas la seule institution bancaire à mener des expériences sur les CBDC de gros. Les banques centrales du monde entier, y compris la Banque des règlements internationaux (BRI), ont également entrepris des initiatives similaires pour améliorer les règlements de gros. L'Inde a déjà entamé ses propres tests, tandis que la Banque centrale européenne prévoit de commencer ses expérimentations en 2024.