Le 1er juin, la blockchain TON, étroitement liée à Telegram, a subi une interruption brutale de sa production de blocs. Un incident qui, bien que résolu en moins d'une heure, soulève des questions critiques sur la résilience d’un écosystème en pleine explosion, à la croisée des réseaux sociaux et de la crypto. Entre réaction rapide des développeurs, antécédents techniques préoccupants et investissements massifs récents, retour sur un bug symptomatique des ambitions démesurées des blockchains de nouvelle génération.

Un incident technique rapide, mais révélateur

Le 1er juin à 12h51 UTC, les développeurs de The Open Network (TON) ont confirmé un arrêt soudain de la production de blocs. En cause : « une erreur dans la file de répartition de la masterchain », selon une communication officielle de l’équipe. Fort heureusement, un correctif rapide a permis de restaurer le réseau en seulement quarante minutes. « Une mise à jour rapide a été publiée, et il a suffi de mettre à jour quelques validateurs de la masterchain pour relancer la production de blocs », ont précisé les développeurs.

Fort heureusement, aucun fonds crypto n’a été affecté, rassure l’équipe. Les transactions soumises pendant l’interruption ne sont pas perdues, et la stabilité du réseau a été rapidement rétablie. Pour les spécialistes, ce type de panne, bien que bref, est typique des blockchains à haut débit, souvent plus complexes techniquement, donc plus vulnérables à ce genre d’anomalies.

Une série noire sur la scène crypto et des enjeux de scalabilité

Ce n’est pas la première fois que TON vacille. En août 2024 déjà, le réseau avait subi deux interruptions en deux jours, cette fois dues à une demande massive pour le minting du memecoin DOGS. Le 27 août, le bloc 45 341 899 avait mis le réseau à l’arrêt pendant plusieurs heures. Après un redémarrage temporaire à 5h30 UTC, un nouvel afflux d’utilisateurs faisait une nouvelle fois planter le réseau. Le lendemain, le 28 août, le bloc 45 350 522 provoquait un nouvel arrêt de six heures.

Ces précédents incidents, bien plus longs que celui du 1er juin, montrent que TON lutte pour absorber des pics de trafic sans perte de stabilité. Malgré cela, le réseau reste attractif pour les investisseurs crypto. En mars 2025, TON a levé 400 millions de dollars auprès de géants du capital-risque comme Sequoia Capital, Draper Associates, SkyBridge ou CoinFund.

Face à cette série de pannes, le paradoxe est frappant : TON continue de séduire l’écosystème malgré une infrastructure encore perfectible. Reste à savoir si l’ambition d’un Web3 social adossé à Telegram peut tenir la charge face à des usages de masse... ou si chaque succès d’adoption précipitera son prochain crash.