Et si le bitcoin (BTC) ne se contentait plus de concurrencer l’or ? Selon Bitwise, l’actif crypto pourrait désormais capter une part du gigantesque marché des bons du Trésor américain. Une hypothèse ambitieuse, mais qui gagne en crédibilité à mesure que les dettes publiques s’envolent et que la confiance dans les actifs d’État s’effrite.
Bitcoin, un rival direct des bons du Trésor
Selon Hunter Horsley, PDG de la société d’investissement Bitwise, le bitcoin pourrait absorber une part significative des 30 000 milliards de dollars actuellement stockés dans les bons du Trésor américains. « L’opportunité pour le bitcoin, ce n’est pas seulement l’or ; ce sont les 30 000 milliards de dollars stockés en bons du Trésor », a-t-il écrit dans une publication sur X, soulignant l’ampleur du marché que pourrait viser l’actif numérique.
Sa déclaration répond à un avertissement de l’économiste Mohamed El-Erian, qui estime que les flux vers les Treasuries ne sont plus un indicateur fiable du comportement des investisseurs en période de crise. Pour lui, les capitaux se dirigent désormais vers des actifs comme l’or ou l’argent, jugés plus aptes à protéger la valeur face à l’érosion monétaire.
Dans ce nouveau paysage, le bitcoin s’impose peu à peu comme une technologie d’épargne alternative. À l’image de l’or, il séduit par sa rareté, sa résistance à la censure et son absence de lien avec les politiques des banques centrales.
Déficit croissant et tensions géopolitiques : Le cocktail qui booste le bitcoin
L’attractivité croissante de bitcoin s’explique aussi par la fragilité croissante des États. Aux États-Unis, la dette fédérale dépasse les 36 800 milliards de dollars, un niveau historiquement élevé. Ce poids budgétaire est alourdi par la décision de Donald Trump, réélu en 2024, de prolonger les baisses d’impôts mises en place en 2017. Ces réductions fiscales, connues sous le nom de tax cuts, visaient à stimuler la croissance en allégeant la pression fiscale sur les entreprises et les ménages, mais leur prolongation devrait creuser le déficit public d’au moins 2 500 milliards de dollars sur dix ans selon le CBO.
Parallèlement, l’administration Trump prévoit de financer ces mesures par une augmentation massive des droits de douane, projetant jusqu’à 5 000 milliards de recettes tarifaires, et en réduisant les dépenses fédérales via un programme de restructuration étatique piloté par le Département de l’Organisation Gouvernementale Élargie (DOGE). Cette stratégie économique, qui combine réduction des recettes fiscales et réformes structurelles risquées, génère une grande incertitude fiscale et budgétaire.
Dans ce climat d’instabilité, l’économiste Saifedean Ammous souligne que le manque de lisibilité à long terme sur les finances publiques affaiblit l’attrait des bons du Trésor. Le bitcoin, de son côté, attire l’attention par sa politique monétaire prévisible, sa rareté programmée, et son indépendance des politiques gouvernementales. Il devient ainsi un réservoir de valeur crédible pour les investisseurs cherchant à se protéger contre les déséquilibres structurels.