Depuis qu'un membre de la Commission fédérale des communications (FCC) des États-Unis a proposé que TikTok soit banni, les influenceurs font des pieds et des mains. En effet, si cette proposition est appliquée par la FCC, les créateurs de TikTok pourraient perdre leurs bases de fans et leurs sources de revenus du jour au lendemain.

Malheureusement, les gens sont, pour la plupart, sceptiques à l'égard du Web3, et bon nombre d'entre eux sont des influenceurs et des créateurs de contenu numérique. Il convient de noter qu'un grand nombre de ceux qui particulièrement réticentes à l'égard du Web3 connaissent un grand succès sur le Web2. Evidemment, puisqu'ils ont maîtrisé la monétisation sur des plateformes de Web2 populaires telles que TikTok, Twitch et d'autres, pourquoi se donner la peine d'apprendre les règles d'un nouveau jeu ?

Pourtant, le débat qui entoure actuellement la possibilité que TikTok soit banni aux États-Unis est un exemple concret des risques associés aux plateformes de Web2 et de la raison pour laquelle l'adoption du Web3 peut à la fois bénéficier et protéger les influenceurs et leurs fans. La valeur ajoutée du Web3 est double : autonomie et assurance. Espérons que cette proposition de bannir TikTok soit un signal d'alarme pour les influenceurs du monde entier..

Suppression des intermédiaires

Il existe une idée fausse (que le nom n'arrange pas) selon laquelle le Web3 serait né pour remplacer le Web2. Plutôt que de considérer le Web3 comme un « nouveau Web », il serait plus approprié de le voir comme un nouveau moyen. En effet, le Web2 n'est pas près de disparaître et, en tant que créateur, il est judicieux de monétiser autant de plateformes que possible. Les influenceurs devraient voir la chose sous cet angle : Si c'était aujourd'hui que TikTok était présenté au monde, le rejetterait-on d'emblée sous prétexte qu'on a déjà du succès sur YouTube ? Bien sûr que non. Il est en de même pour le Web3.

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Dans un monde de Web3, où le contenu numérique peut être « tokenisé » sous forme de NFT, les créateurs peuvent fixer leurs propres conditions de paiement et les fans peuvent réellement posséder l'élément numérique pour lequel ils paient, qu'il s'agisse d'une œuvre d'art, d'une vidéo, d'un morceau de musique... Les NFT peuvent intégrer des paramètres de redevance, de sorte que les créateurs et les collectionneurs puissent bénéficier directement du produit des ventes sur le marché secondaire. Il va sans dire que ce type de flux de revenus récurrents n'existe pas sur les plateformes de contenu de Web2 traditionnelles.

Protéger son contenu sur le long terme

Pour les influenceurs à succès, la censure et le « dé-plateformage » représentent une menace majeure pour leurs revenus. Toutefois, de nombreux créateurs n'y voient qu'un risque abstrait. Ils affirment qu'il est nécessaire de supprimer le mauvais contenu et que l'on peut compter sur  le fait que les grandes entreprises tech sauront prendre des décisions judicieuses. De toute façon, les bons créateurs qui se conforment aux règles, comme celles-ci, ne s'exposent pas à la censure, n'est-ce pas le cas ? Ces créateurs semblent également croire que des plateformes comme Twitch, TikTok et Instagram connaissent un tel succès qu'elles seront éternellement opérationnelles. Malheureusement, aucun de ces arguments ne tient la route.

En fait, les plateformes populaires ne sont pas éternelles (vous vous souvenez de MySpace et de Vine ?). D'autre part, les créateurs de contenu conformes aux règles se font constamment censurer. Avec autant de contenu sur leurs plateformes, les entreprises sont obligées de s'en remettre à des solutions de censure automatisées qui commettent souvent des erreurs, lesquelles entraînent des conséquences coûteuses pour les créateurs. Les communautés en ligne solides ont besoin de règles, et il faut de la censure pour faire respecter ces règles. Mais, si vous êtes un créateur possédant des archives de contenu de valeur, il y a des chances que votre contenu soit perdu ou devienne indisponible pour vos fans.

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Le Web3 est différent parce qu'il est construit sur des blockchains (ou grands registres publics) où les données sont ajoutées mais ne peuvent jamais être supprimées ou modifiées. À la base, les blockchains sont décentralisées de par leur conception, ce qui signifie que les données ne se trouvent pas sur un serveur contrôlé par une grande entreprise tech. Au contraire, un vaste réseau de nœuds répartis dans le monde entier assure l'exactitude du réseau, ce qui le rend transparent et pratiquement impossible à pirater ou à corrompre.

Nous avons assisté l'année dernière à une situation qui démontre avec éloquence la résilience des plateformes de Web3. C'était lorsque le fondateur de Hic et Nunc, la marketplace de NFT basée sur Tezos, a décidé d'arrêter brusquement le projet, laissant ainsi un demi-million de NFT dans les limbes numériques. Heureusement, parce que Tezos est une blockchain publique, et parce que la plateforme a été construite sur les principes de l'open-source du Web3, la communauté des utilisateurs de Hic et Nunc a pu la relancer en quelques heures, sans qu'il n'y ait une perturbation sérieuse des ventes. Imaginez faire cela avec Instagram ou TikTok.

Même s'il n'existe pas encore un équivalent direct de TikTok sur le Web3, ce n'est qu'une question de temps. Et si vous êtes un créateur de contenu numérique, vous n'avez pas besoin de perdre du temps. Le Web3 permet, dès à présent, d'élargir vos options de monétisation et d'engagement du public grâce aux NFT et à d'autres mécanismes. Les créateurs doivent exploiter le plus grand nombre de plateformes possible. Le Web3 est la prochaine génération, et elle sera disponible plus vite qu'on ne le pense.

Mark Soares est le fondateur et le directeur du marketing de Blokhaus, une agence de marketing et de communication qui soutient les activités mondiales de l'écosystème de la blockchain Tezos. Il était initialement directeur général du marketing et de la communication chez Nikon Inc, où il supervisait la stratégie de marque, le marketing des produits et des contenus, les activités des influenceurs, etc.

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