Le bitcoin (BTC) repasse la barre des 105 000 $ dans un climat d’incertitude macroéconomique, mais d’optimisme renaissant. Entre désescalade géopolitique et déclarations inattendues de la Fed, les catalyseurs haussiers s’accumulent. Pourquoi cette hausse soudaine ? Quels signaux envoient les institutionnels ? Et surtout, que faut-il comprendre du virage monétaire que semble esquisser la Réserve fédérale ?
Le bitcoin profite d’un double souffle haussier
Alors que le bitcoin avait récemment subi un violent recul sous les 100 000 $, il a spectaculairement rebondi jusqu’à 105 000 $ à l’ouverture de Wall Street mardi. Cette reprise est attribuée en grande partie à une désescalade temporaire au Moyen-Orient, avec l’annonce d’un cessez-le-feu. « Forte reprise à partir des creux de la fourchette après une importante ponction de liquidités et une déviation », a résumé le trader Daan Crypto Trades sur X, observant que le prix revenait vers le centre de sa zone de consolidation des six dernières semaines.
L’analyste Michaël van de Poppe parle quant à lui d’un changement de tendance, expliquant : « La tendance est maintenant à la hausse, après un effondrement massif des liquidations jusqu'à moins de 100 000 $. Il a franchi le seuil de 103 000 $ et a atteint la résistance suivante ». Il indique même que le niveau des 103 000 $ représente désormais une zone clé, sous-entendant que ce seuil pourrait servir de support en cas de correction. Cette dynamique haussière s’accompagne par ailleurs d’une stabilité inattendue des flux entrants institutionnels dans les ETF Bitcoin au comptant, malgré les tensions Iran–États-Unis.
La Fed ouvre la porte à une baisse de taux en juillet : tournant monétaire en vue ?
Au-delà du contexte géopolitique, la hausse du bitcoin est également alimentée par des signaux accommodants venus de la Réserve fédérale américaine. Lors d’un discours à Prague le 23 juin, Michelle Bowman, vice-présidente de la Fed chargée de la supervision, a déclaré qu’elle « supporterait une baisse des taux dès juillet » si les données économiques confirmaient un affaiblissement de la consommation ou du marché de l’emploi.
Cette prise de position constitue une infraction notable au discours dominant au sein de la Fed, encore récemment marqué par la prudence. Bowman a même minimisé les impacts potentiels des droits de douane sur l’économie, ajoutant : « De tels développements devraient être abordés dans nos discussions politiques et reflétés dans nos délibérations ». En parallèle, les marchés commencent à intégrer ces nouvelles attentes : les données du FedWatch Tool de CME Group suggèrent désormais que la première baisse de taux pourrait intervenir dès septembre.
Le retour du bitcoin à 105 000 $ marque un tournant potentiel alimenté par des facteurs à la fois géopolitiques et monétaires. L’ouverture de la Fed à une baisse de taux dès juillet envoie un signal fort aux marchés, renforçant le scénario d’un rebond durable. Reste à voir si ce momentum sera confirmé ou s’il s’agira, une fois de plus, d’un simple sursaut dans un marché toujours aussi imprévisible.