L’ether (ETH) se rapproche à nouveau du seuil symbolique des 4 000 dollars, un niveau qu’il n’a jamais réussi à franchir durablement depuis 2021. Pourtant, cette nouvelle tentative semble marquée par des signaux inédits. Entre adoption institutionnelle, dynamisme de son réseau et structures techniques favorables, plusieurs facteurs laissent penser que le contexte actuel pourrait bien faire la différence.
Les signaux fondamentaux d’un marché en transformation
Plusieurs éléments clés transforment actuellement le paysage d’Ethereum. En premier lieu, les entrées nettes dans les ETF ETH au comptant atteignent des sommets inédits, avec 9,33 milliards de dollars injectés depuis le lancement en juillet 2024, et un pic journalier à 727 millions de dollars. Ces chiffres traduisent un intérêt institutionnel massif, renforcé par la gestion de 10,69 milliards de dollars par le seul ETF ETHA de BlackRock.
Parallèlement, l’accumulation de l’ether par les trésoreries d’entreprise atteint un niveau remarquable : 2,33 millions de jetons sont désormais détenus hors des marchés, représentant 1,93 % de l’offre totale en circulation. Cette dynamique signale un basculement stratégique des entreprises vers une conservation d’actifs numériques à long terme.
Du côté de l’écosystème, Ethereum enregistre des performances solides : 1,62 million de transactions quotidiennes, un record de 670 000 adresses actives en une journée, et un volume hebdomadaire sur les DEX qui s’élève à 22,54 milliards de dollars. L’univers DeFi reste centré sur Ethereum, avec 86 milliards de dollars de valeur totale verrouillée, soit 61 % de part de marché. Ces données soulignent la vitalité du réseau.
Aussi, les réserves de tokens sur les exchanges ont chuté à 15,6 millions d’ETH, un niveau observé pour la dernière fois avant le précédent cycle haussier de 2017. Cette baisse suggère une réduction de l’offre disponible, souvent interprétée comme un signal haussier.
Une dynamique technique en faveur d’un nouveau cycle
Au-delà des fondamentaux, l’analyse technique renforce l’idée d’une potentielle envolée. Un motif graphique appelé bull flag, caractérisé par une consolidation après une montée rapide, a été récemment franchi à la hausse autour des 3 740 dollars. Cette cassure active un objectif théorique situé aux environs de 5 000 dollars, ce qui représenterait une progression de 30 % par rapport au niveau actuel.
Le Relative Strength Index (RSI), indicateur mesurant la vigueur d’une tendance, se maintient à 61, un niveau jugé sain et propice à une continuation haussière sans surchauffe immédiate.
Il est également instructif de comparer ce mouvement à ceux des années précédentes. L’ether a échoué à franchir les 4 000 $ à trois reprises depuis février 2024. Ce qui distingue la tentative actuelle, c’est la convergence entre la demande institutionnelle, les signaux on-chain et la réduction de l’offre. Ces éléments n’étaient pas réunis lors des précédents tests de résistance.
Par ailleurs, des figures majeures de l’écosystème crypto anticipent une rupture du plafond actuel. Michael Novogratz, PDG de Galaxy Digital, envisage un retour à 4 000 dollars dans un délai de six mois, voire une surperformance de l’ether par rapport au bitcoin.
Vers une confirmation de tendance ?
Alors que les fondamentaux d’Ethereum se renforcent et que les structures techniques semblent s’aligner, la zone des 4 000 dollars pourrait cette fois-ci céder. Si la prudence reste de mise tant que la confirmation n’est pas actée sur les marchés, les signes d’un nouveau cycle haussier gagnent en consistance.
Le rôle croissant des ETF, l’adoption institutionnelle et le dynamisme de l’écosystème décentralisé positionnent Ethereum au cœur des enjeux du Web3 de demain. Selon Ryan Lee, Chief Analyst chez Bitget, cette dynamique pourrait projeter l’ETH vers une valorisation comprise entre 5 500 et 6 500 dollars d’ici la fin 2025, avec un objectif étendu à 10 000 dollars si la tendance institutionnelle actuelle se maintient.
Il souligne également une accumulation significative par les baleines et un afflux institutionnel massif, avec 2,4 milliards de dollars injectés dans les ETF en une seule semaine. Pour l’analyste, cette évolution reflète une domination croissante de l’ether dans le cycle en cours, même si elle ne sera peut-être pas définitive face à la force historique du Bitcoin.
Si le seuil des 4 000 dollars cède, l’ether ne se contentera pas d’un simple exploit technique. Ce mouvement pourrait redéfinir sa position dans l’écosystème numérique mondial, en accélérant la transition vers une finance décentralisée institutionnalisée. Une fracture s’esquisse entre usage spéculatif et valeur d’infrastructure.