L'Enforcement Directorate (ED) de l'Inde, l'agence responsable des crimes financiers, enquête sur les exchanges crypto soupçonnés d'avoir traité des transactions qui ont consisté en l'envoi d'une somme supérieure à 10 milliards de roupies, soit environ 130 millions de dollars, transactions émises par des entreprises faisant l'objet d'une enquête vers des portefeuilles internationaux. Au moins dix cryptomonnaies seraient impliquées, selon un responsable qui s'est entretenu avec The Economic Times, et les comptes bancaires de l'exchange WazirX ont été gelés, selon le journal.
Des transactions allant jusqu'à 1 milliard de roupies, soit 1,3 million de dollars, auraient été effectuées au nom de personnes n'ayant aucun lien avec l'argent par des sociétés faisant l'objet d'une enquête dans une affaire de prêts instantanés. Ces sociétés avaient pour la plupart des liens avec la Chine. Bien que les procédures de connaissance du client et de lutte contre le blanchiment d'argent (KYC/AML) aient indiqué que les transactions étaient suspectes, aucun contrôle préalable renforcé n'a été effectué et aucune déclaration de transaction suspecte n'a été déposée auprès de la DE, a affirmé l'agence.
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La semaine dernière, la DE a gelé les comptes bancaires de WazirX, qui contenait près de 647 millions de roupies, soit l'équivalent de 8,1 millions de dollars, alléguant que l'exchange avait aidé environ 16 sociétés fintech faisant l'objet d'une enquête à blanchir de l'argent. WazirX a publié une déclaration sur son blog mardi « au nom de Zanmai Labs Pvt. Ltd », qui, selon elle, coopère avec WazirX aux côtés de Binance, affirmant que tous les utilisateurs sont soumis à des processus KYC/AML et que l'exchange coopère pleinement avec les forces de l'ordre. « Pour chaque transaction, nous sommes en mesure de produire les détails KYC de l'utilisateur concerné », indique l'article de blog.
Les accusations portées contre WazirX ont attiré l'attention sur sa structure de propriété opaque et le rôle que Binance y joue. Le 05 août, le PDG de Binance, Changpeng Zhao (CZ), a posté un tweet dans lequel il affirmait que sa société n'avait pas finalisé l'acquisition de WazirX annoncée en 2019. Le lendemain, lors d'un échange avec le cofondateur de WazirX, Nischal Shetty, CZ a déclaré : « nous avons demandé le transfert du code source du système WazirX, le déploiement, les opérations, aussi récemment que février de cette année. Cette demande a été rejetée par WazirX. Binance n'a PAS le contrôle sur ses systèmes ».
1/ Deal involved Binance Parent entity
— Nischal (Shardeum) ⚡️ (@NischalShetty) August 6, 2022
After some media reports on Binance structure, we asked about it
We were given an ambiguous answer that parent entity is under restructuring
It’s been many months, still waiting for Binance Parent entity
Can Binance name Parent entity? https://t.co/5oehKqaTxp
1/ La transaction implique une entité parente à Binance
Après quelques informations publiées par des journaux sur la structure de Binance, nous avons posé des questions à ce sujet.
On nous a répondu de manière ambiguë que l'entité parente était en cours de restructuration.
Cela fait de nombreux mois, nous attendons toujours l'entité parente de Binance.
Est-ce que Binance peut nommer l'entité parente ? https://t.co/5oehKqaTxp
- Nischal (Shardeum) ⚡️ (@NischalShetty) 6 août 2022
Cette enquête n'est pas la première fois que WazirX est accusée de mesures anti-blanchiment inadéquates. En 2021, WazirX a été impliqué par la DE dans le blanchiment d'argent provenant de jeux en ligne illégaux, cette fois aussi avec une connexion chinoise.