À l’instar des cryptomonnaies, le metaverse s’impose progressivement comme une technologie perturbatrice avec laquelle il faudra composer dans les prochaines années. Celui-ci représente d’ailleurs un important enjeu économique auquel les autorités gouvernementales doivent impérativement s’intéresser pour mieux protéger le public. En France, la Direction générale des entreprises a lancé hier une consultation publique pour définir une stratégie nationale sur ce qu’elle a qualifié d'« univers immersif virtuel ».
Offrir une alternative aux géants internationaux de la technologie
Tout en reconnaissant qu’une « transition numérique immersive » se profile, le gouvernement français tient à ce que celle-ci s’opère au profit de sa population. Il a donc invité celle-ci (citoyens, entreprises, associations, chercheurs) à exprimer ses attentes et perspectives en la matière à travers une consultation publique qui est ouverte jusqu’au 2 mai prochain.
Les différentes parties prenantes devront ainsi répondre à un questionnaire qui viendra en appui aux travaux en cours pour définir une stratégie française sur les univers immersifs virtuels ou metaverses. Dans son annonce, la Direction générale des entreprises affirme que l’objectif de cette dernière est de « proposer une alternative aux univers immersifs virtuels proposés aujourd’hui par les géants internationaux ».
Il s’agit là d’un point qui avait déjà été soulevé récemment par la Commission de l’Union européenne au moment de lancer sa propre consultation internationale sur le sujet. Ministre français délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, Jean-Noël Barrot a également insisté sur cet objectif dans le communiqué de presse officialisant le lancement de la consultation :
« La France entend se doter d’une stratégie ambitieuse pour que cette transition numérique immersive ne se fasse pas au détriment de notre souveraineté technologique, économique et culturelle. L’adoption de ces technologies ne prospérera toutefois qu’à la condition de les mettre au service de nos concitoyens. C’est l’un des principaux objectifs de la consultation publique que nous lançons aujourd’hui et qui nous permettra d’apporter des réponses à la hauteur des attentes et des besoins. »
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Des différences majeures entre les questionnaires de chaque partie prenante
Dans l’ensemble, les questionnaires de la présente consultation sont principalement axés sur le niveau de connaissance des participants sur les espaces virtuels et les défis potentiels qu'ils posent. Toutefois, chaque partie prenante a droit à des questions qui lui sont spécifiques, selon qu’il s’agisse d’un citoyen, d'une entreprise, d'une association ou un chercheur.
Ainsi, les membres de la première catégorie de participants sont interrogés sur la réalité mixte, la blockchain et les logiciels de création 3D. Ils devront également faire part de leurs intentions de mener des activités dans les univers virtuels immersifs.
En plus des réponses aux questions classiques, les chercheurs sont priés d’identifier les domaines dont le développement devra être financé en priorité. Ils fourniront par ailleurs une description de leur vision des expériences immersives virtuelles.
Les entreprises et associations sont aussi soumises au même exercice, en complément duquel il leur est demandé de présenter les éléments sur lesquels les futurs mondes immersifs s'appuieront. Ils devront aussi identifier les différents obstacles qui pourraient entraver la progression des entreprises françaises dans le développement des univers virtuels immersifs.