Accusé en 2022 pour avoir commis un délit d’initié, l’ancien responsable de produit de Coinbase vient de plaider coupable. Le forfait porte sur 25 tokens qu’il aurait aidé à négocier, permettant à ses complices et lui de réaliser des gains considérables.
Une fraude impliquant 25 tokens pour plus d’un million de dollars de bénéfices
Ancien cadre de Coinbase, Ishan Wahi travaillait comme responsable de produit jusqu'à son départ de l'exchange. Ce poste lui a notamment permis d'accéder à des données confidentielles dont il a voulu tirer profit avec son frère Nikhil Wahi et leur ami Sameer Ramani.
En effet, entre juin 2021 et avril 2022, Ishan Wahi a plusieurs fois fourni d’importantes informations à ces derniers concernant les annonces de cotations des cryptomonnaies sur la plateforme de Coinbase. Nikhil et Sameer pouvaient donc connaitre d’avance les tokens qui seraient listés et la date de leur lancement. Ils ont ainsi réussi à investir des fonds dans 25 tokens différents, ce qui leur a valu un bénéfice de plus d’un million de dollars.
En juillet 2022, le ministère de la Justice a accusé le trio pour délit d’initié après une enquête approfondie. Le délit d’initié est une pratique anticoncurrentielle permettant aux acteurs malveillants du marché boursier de réaliser des gains importants en se servant des informations confidentielles. Les cadres et les employés d’une entreprise ou d'une bourse sont souvent les plus concernés par ce crime.
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Premier cas de délit d’initié sur le marché crypto
Le délit d’initié est une fraude qui n’avait encore été jamais commise dans le secteur des cryptomonnaies. Avec ce procès, Ishan Wahi devient donc le premier auteur de ce crime. « Que cela se produise sur les marchés boursiers ou sur les marchés crypto, le vol d'informations commerciales confidentielles pour votre profit personnel ou celui d'autrui est un crime fédéral grave. », a déclaré Damian Williams, le procureur du district sud de New York.
En août, il avait plaidé non coupable devant un tribunal fédéral de Manhattan, à deux chefs d'accusation de conspiration pour fraude électronique et deux chefs d'accusation de fraude électronique. Son frère Nikhil Wahi a plaidé coupable en septembre pour des accusations de conspiration de fraude électronique et a été condamné pour 10 mois. Quant à leur ami, il est toujours en cavale.
Ishan Wahi est aussi confronté à la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis, qui prétend qu'au moins 9 des 25 tokens sur lesquels porte le scandale étaient des titres. Le 6 février, ses avocats ont introduit un dossier de rejet de l’affaire, soulignant que lesdits tokens ne sont pas des titres.
La condamnation dans le cadre de ce procès sera prononcée le 10 mai. Ishan Wahi risque une peine de prison pouvant aller jusqu’à 40 ans. Toutefois, il pourrait obtenir un allègement pour avoir coopéré.