Dans un monde où les multinationales scrutent la blockchain non plus par curiosité, mais par nécessité, un nom retentit plus fort que les autres : Uber. À l’occasion du Bloomberg Tech Summit à San Francisco, son PDG Dara Khosrowshahi a dévoilé que le géant du VTC est officiellement en phase d’étude quant à l’utilisation des stablecoins pour réduire ses coûts de transferts monétaires internationaux. Une déclaration lourde de sens, à l’heure où les volumes de transactions de ces actifs crypto ont dépassé ceux de Visa et Mastercard combinés.
Uber explore les stablecoins pour alléger ses coûts de transfert
Lors de son intervention le 5 juin dernier, Dara Khosrowshahi, PDG d’Uber, a confirmé que son entreprise est « clairement en phase d’étude » sur les stablecoins. Il précise : « Le stablecoin est l’une des formes les plus intéressantes de la crypto, car il présente un bénéfice pratique au-delà du simple stockage de valeur ». L’objectif ? Réduire les frais associés au transfert d’argent à l’international, un enjeu majeur pour une entreprise dont l’activité repose sur des flux financiers massifs et transfrontaliers.
Khosrowshahi a insisté sur l’intérêt croissant d’Uber pour les stablecoins comme « véhicule de paiement » à fort potentiel. Dans ses propos, il a également évoqué la praticité des stablecoins pour une entreprise véritablement mondialisée. Le PDG ne fait aucune promesse d’intégration imminente, mais souligne que le sujet est pris au sérieux au plus haut niveau stratégique. Pour Uber, déjà confronté aux frais élevés des transferts bancaires, cette option crypto offre un levier d’optimisation opérationnelle difficile à ignorer.
Des actifs crypto qui séduisent les entreprises… et les États
L’intérêt d’Uber pour les stablecoins s’inscrit dans une tendance bien plus vaste, portée par d’autres acteurs économiques majeurs. En mai, le président de Stripe, John Collison, a révélé que son entreprise avait entamé des discussions avec des banques pour envisager une intégration potentielle de ces actifs crypto. En parallèle, un rapport publié le 14 mai par Fireblocks, plateforme spécialisée dans les actifs numériques institutionnels, révèle que 90 % des acteurs institutionnels interrogés explorent actuellement l’usage des stablecoins dans leurs opérations.
L’intérêt n’est pas limité aux entreprises privées. En avril, un responsable du ministère russe des Finances a évoqué le développement potentiel d’un stablecoin national. Simultanément, trois institutions majeures d’Abu Dhabi se sont alliées pour créer un stablecoin indexé sur le dirham. Les volumes de transaction de ces actifs crypto ont atteint 27 600 milliards de dollars en 2024, dépassant ceux de Visa et Mastercard combinés. De janvier 2023 à février 2025, ce sont 94,2 milliards de dollars de transactions qui ont été réglés via stablecoins.
Cette transition vers l’usage massif des stablecoins pourrait bien redessiner les circuits financiers mondiaux. Si Uber passe à l’action, il pourrait faire basculer d’autres géants technologiques dans le même mouvement. Cela poserait aussi des questions cruciales : réglementation, transparence des réserves, dépendance aux infrastructures crypto. Dans cette course technologique, stablecoins et entreprises globales pourraient redéfinir les standards des paiements internationaux.