Le bitcoin (BTC) vient de céder du terrain, glissant sous les 115 000 dollars pour la première fois depuis trois semaines. Cette baisse brutale survient au lendemain d’un décret de Donald Trump imposant une vague de nouveaux tarifs douaniers. Une décision qui a ébranlé les marchés, tant boursiers que cryptographiques, et relancé la volatilité sur les actifs à risque.

Trump officialise ses menaces commerciales

Jeudi soir, Donald Trump a concrétisé une série de mesures protectionnistes. Un décret présidentiel impose désormais des droits de douane élevés à plusieurs pays, dont certains alliés historiques des États-Unis. Les hausses tarifaires sont notables : les taxes sur les importations canadiennes passent de 25 % à 35 %, tandis que des pays comme l’Afrique du Sud, la Suisse, Taïwan et la Thaïlande devront faire face à des droits compris entre 19 % et 39 %. Ces pays n’ayant pas conclu d’accords commerciaux avec Washington avant la date butoir fixée par l’exécutif.

Les partenaires majeurs tels que l’Union européenne, le Royaume-Uni, le Japon et la Corée du Sud ont, quant à eux, signé des ententes bilatérales. Malgré cela, les marchés n’ont pas été rassurés. La réaction ne s’est pas fait attendre. Les indices boursiers asiatiques ont ouvert en baisse vendredi matin, entraînant dans leur sillage le marché crypto.

Le bitcoin a atteint 114 250 dollars sur Coinbase, selon les données de TradingView. Il s’agit de son plus bas niveau depuis le 11 juin. Cette correction marque une chute de 2,6 % sur la journée et place l’actif à environ 6,5 % sous son sommet historique de 122 800 dollars atteint le 14 juillet.

La pression vendeuse s’est accentuée dans les heures précédant l’annonce officielle. En à peine 12 heures, 110 milliards de dollars se sont évaporés des marchés spot crypto. D’après CoinGlass, environ 158 000 traders ont été liquidés pour un montant total de 630 millions de dollars, majoritairement sur des positions longues.

Entre incertitudes macroéconomiques et prises de bénéfices

Malgré la publication cette semaine d’un rapport de la Maison Blanche perçu comme favorable à l’industrie crypto, les marchés ont opté pour la prudence. Nick Ruck, directeur chez LVRG Research, explique cette réaction par un cocktail de facteurs : « Cette baisse reflète une combinaison de la peur liée à l’échéance des tarifs et d’une incertitude macroéconomique plus large ». Il ajoute : « Bien que les tarifs aient joué un rôle, la chute est aussi le fruit de prises de bénéfices après les récents sommets, de tensions géopolitiques persistantes et du climat économique aux États-Unis ».

De son côté, Henrik Andersson, directeur des investissements chez Apollo Capital, note que « dans un contexte d’incertitude sur les tarifs, il est naturel d’assister à des prises de profit après une forte hausse, que ce soit sur les actions ou les cryptos ». Il nuance toutefois : un accord potentiel avec la Chine pourrait, selon lui, « éliminer une grande partie de l’incertitude actuelle ».

Bien que la chute actuelle interpelle, certains observateurs notent que le bitcoin a clôturé juillet sur sa bougie mensuelle la plus haute de son histoire, à 115 784 dollars selon TradingView. Ce niveau record en clôture souligne la résilience du marché à long terme, même si la volatilité de court terme persiste.

À ce stade, la prochaine zone de support technique est estimée autour de 111 000 dollars. Une cassure de ce seuil pourrait ouvrir la voie à une correction plus profonde.

Si la baisse actuelle est considérée par certains comme une simple « correction temporaire », d’autres redoutent un changement de tendance plus structurel. Le marché semble suspendu aux prochaines décisions politiques et aux données macroéconomiques à venir. La réaction future dépendra en grande partie d’un éventuel accord commercial entre Washington et Pékin, qui pourrait calmer les tensions. En attendant, les investisseurs restent en alerte.

Le recul du bitcoin sous les 115 000 dollars illustre la nervosité des marchés face au retour du protectionnisme américain. Malgré des signaux techniques solides et une clôture mensuelle record, la prudence l’emporte. Les traders scrutent désormais l’évolution des relations commerciales internationales, et en particulier un potentiel accord avec la Chine.
Si les tensions se dissipent, une reprise est envisageable. À l’inverse, un climat durable d’incertitude pourrait continuer de peser sur les actifs risqués, crypto compris.