L’intelligence artificielle (IA) fascine autant qu’elle inquiète. Alors que certains imaginent un futur où les machines surpasseraient l’homme en intelligence et en conscience, d’autres, à l’image de Sandeep Nailwal, cofondateur de Polygon et de l’initiative Sentient, rejettent catégoriquement cette hypothèse. Selon lui, l’IA ne pourra jamais devenir un être conscient, et le véritable danger réside ailleurs.
L’IA ne sera jamais consciente selon Nailwal
Selon Sandeep Nailwal, l’intelligence artificielle ne dispose pas de l’intention propre aux êtres vivants. La conscience n’émergerait pas simplement par des interactions chimiques complexes, comme certains le prétendent. Contrairement à l’homme, une machine, aussi sophistiquée soit-elle, resterait un outil incapable de développer une intention autonome. « Je ne vois pas comment l’IA pourrait atteindre un niveau significatif de conscience », a-t-il déclaré dans un entretien avec Cointelegraph.
Plutôt que de redouter une apocalypse où les IA se révolteraient contre l’humanité, Nailwal estime que le véritable danger vient de l’usage que feront les puissances en place de cette technologie. Pour lui, le risque n’est pas une IA rebelle, mais une IA utilisée pour la surveillance massive et la suppression des libertés individuelles.
Le vrai danger ? Une IA contrôlée par des entités centralisées
Loin du fantasme de l’IA consciente, Nailwal s’inquiète de la mainmise des institutions sur cette technologie. « C’est la raison pour laquelle j’ai imaginé Sentient : une IA globale, sans frontières, contrôlée par chaque individu », explique-t-il. Son objectif est clair : créer un modèle décentralisé où l’IA est au service de chacun, et non des gouvernements ou des entreprises.
Cette vision trouve un écho dans les préoccupations d’experts comme David Holtzman, stratège en cybersécurité, qui met lui aussi en garde contre une IA instrumentalisée par des États ou des conglomérats. Les risques ne sont pas à long terme, mais immédiats : surveillance accrue, manipulation de l’information, atteinte aux libertés. Pour éviter ces dérives, des solutions comme l’open-source et la décentralisation pourraient s’imposer comme des remparts.
Alors que le débat sur la conscience artificielle continue d’alimenter la science-fiction, Nailwal rappelle que le danger est bien réel, mais qu’il ne vient pas d’une IA auto-consciente. Le véritable enjeu est la gouvernance de cette technologie. Allons-nous vers un monde où l’IA sera une arme au service des élites ou une ressource accessible à tous ? La bataille pour une intelligence artificielle libre et transparente ne fait que commencer.