L’impact environnemental des cryptomonnaies est l’un des arguments favoris utilisés par les détracteurs des cryptomonnaies pour réclamer leur interdiction. Plusieurs rapports font notamment état de la quantité excessive d’électricité nécessaire au fonctionnement des cryptomonnaies, et des importantes émissions de CO2 qui en résultent.

Ces différentes préoccupations ont poussé certains acteurs de l’industrie crypto à opter pour les énergies renouvelables afin de faire baisser leur empreinte carbone. Toutefois, ces efforts ne suffisent toujours pas à contenter les critiques qui préconisent désormais l’utilisation de la fiscalité pour compenser l’impact environnemental des cryptomonnaies.

Faire payer aux utilisateurs les préjudices environnementaux des cryptomonnaies

 Professeur à la Harvard Kennedy School, Bruce Schneier a publié le 4 janvier un article de blog dans lequel il a partagé sa solution pour réduire l’impact environnemental des cryptomonnaies. Le cryptologue a notamment expliqué que la décarbonation de secteur crypto passe par l’instauration d’une taxe qui sera payée par les utilisateurs des cryptomonnaies polluantes.

« Pour encourager les cryptomonnaies polluantes à réduire leur empreinte carbone, nous devons forcer les acheteurs à payer pour leurs préjudices environnementaux par le biais de taxes. »

Il a rappelé que ces dernières sont responsables de près de 0,3% des émissions mondiales de CO2, soit « plus que les émissions de la Suisse, de la Croatie et de la Norvège réunies ». S’il a salué la migration effectuée par Ethereum vers le Proof-of-Stake, M. Schneier n’est pas persuadé que d’autres réseaux majeurs comme Bitcoin abandonneront volontairement le Proof-of-Work.

Il a notamment fait remarquer que ce mécanisme de consensus « offre des profits massifs aux mineurs », lesquels auraient trop de pouvoir dans cette configuration. Dès lors, le cryptologue est convaincu qu’une taxe est le seul moyen de les contraindre à adopter un mode de fonctionnement plus respectueux de l’environnement.

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Une mesure plus efficace que l’interdiction

Pour donner du poids à son argumentaire, M. Schneier a pointé du doigt l’échec de l’interdiction du mining et des autres activités liées aux cryptomonnaies en Chine. Il a notamment affirmé que la mesure n’a fait que déplacer le problème vers d’autres territoires, d’où son inefficacité.

Pour éviter que la taxation des cryptomonnaies connaisse le même sort, le cryptologue a recommandé que les taxes soient prélevées directement par les exchanges crypto. Ces derniers devront ensuite les reverser aux gouvernements des pays depuis lesquels ont été effectués les achats de cryptomonnaies.

« La plupart des moyens de taxer les cryptomonnaies seraient inefficaces, car ils sont faciles à contourner et difficiles à appliquer. Pour éviter ces écueils, la taxe devrait être prélevée sous la forme d'un pourcentage fixe de chaque achat de cryptomonnaie basée sur le Proof-of-Work. »