L'ancien PDG de FTX, Sam « SBF » Bankman-Fried, s'est exprimé depuis sa prison sur ses dons politiques, évoquant un changement politique suite à des contributions très médiatisées lors des élections américaines de 2020.

Dans une interview accordée au New York Sun, SBF a expliqué avoir financé le Parti démocrate en 2020 pour empêcher ce mouvement politique de « devenir le parti de Bernie Sanders » — un sénateur démocrate du Vermont connu pour ses idées socialistes.

L’ancien dirigeant de FTX a brièvement décrit son virage politique vers la droite au cours des dernières années. Il a notamment déclaré :

« Je dirais que je me considérais à l'époque comme  quelqu’un de centre-gauche. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Ce n’est plus ainsi que je me voyais en 2022. »

« L’administration Biden a été incroyablement destructrice et difficile à gérer. Honnêtement, le Parti républicain s’est montré bien plus raisonnable », a poursuivi SBF. « J’ai été vraiment frustré et déçu par ce que j’ai vu de l’administration Biden et du Parti démocrate ».

Selon les informations, Bankman-Fried aurait versé environ 40 millions de dollars à des candidats politiques et à des comités d'action politique (PAC) en 2022, avant la chute de FTX. Son objectif : influencer la politique du gouvernement américain en matière de cryptomonnaies. Ces déclarations surviennent alors que ses parents, Joseph Bankman et Barbara Fried, cherchent à obtenir une grâce présidentielle auprès du président républicain Donald Trump.

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Les parents de Sam Bankman-Fried, Joseph Bankman (à gauche) et Barbara Fried (à droite). Source: Le New York Post

Les chances de grâce présidentielle de SBF sont minces

Bankman-Fried a été condamné à 25 ans de prison le 28 mars 2024 pour son rôle dans l'effondrement de l'exchange FTX — une plateforme d'échange de cryptomonnaies centralisée désormais défunte.

La « peine doit correspondre à la gravité du crime, et il s'agissait d'un crime grave », a déclaré le juge Lewis A. Kaplan en prononçant la sentence.

Le juge Kaplan a ajouté que SBF s'était montré « évasif » et avait cherché à « joué sur les mots » pendant le procès. « Je fais ce travail depuis près de 30 ans. Je n'ai jamais vu une telle performance », a poursuivi le juge Kaplan.

Selon William Livolsi, directeur exécutif du White Collar Support Group — une organisation qui milite pour des peines plus équilibrées —, les chances de SBF d’obtenir une grâce présidentielle sont faibles.

L'avocat a expliqué que la grâce accordée à Ross Ulbricht, fondateur de Silk Road, résultait d’une promesse de campagne de Donald Trump lors de l'élection de 2024 — un avantage dont SBF ne bénéficie pas.

Livolsi a ajouté que les différences entre les deux affaires, ainsi que la sévérité exceptionnelle de la peine d’Ulbricht, rendent les deux situations difficilement comparables.