Un membre du parlement iranien a confié aux médias locaux que le gouvernement avait l'intention d'imposer de nouvelles sanctions aux femmes qui ne portent pas de hijab en public et que les personnes qui continuent de refuser d'obtempérer après deux avertissements pourraient voir leurs comptes bancaires gelés.

Hossein Jalali, membre de la Commission culturelle de l'Assemblée consultative islamique, a déclaré aux médias iraniens ce 6 décembre que les « personnes non voilées » recevraient un SMS les exhortant à respecter la loi et à porter le hijab. Il a affirmé que cette phase de sensibilisation sera suivie d'une « phase d'avertissement » qui pourrait être suivi du gel du compte bancaire des femmes qui seront surprises sans hijab.

« Dans la troisième phase, le compte bancaire de la personne non voilée pourra être gelé. »

C'est le moment de rappeler que les gouvernements avaient déjà pris des mesures similaires par le passé et que ces dernières avaient déjà poussé les manifestants et les dissidents à se tourner vers les cryptomonnaies dans le but de continuer à accéder aux instruments financiers.

Pour le moment, Jalali n'a pas été très précis sur ce que l'« étape d'avertissement » impliquait. Il a cependant laissé entendre qu'il ne devrait pas y avoir une « police des mœurs » qui fera respecter la loi. D'autres personnalités ont quand même affirmé que des caméras fonctionnant sur la base de l'intelligence artificielle pourraient être utilisées pour identifier les contrevenants.

Il faut rappeler que depuis le 17 septembre, l'Iran a connu de nombreuses manifestations et que ce même 17 septembre, une Iranienne du nom de Mahsa Amini a été arrêtée par la police des mœurs pour ne pas avoir porté de hijab. Cette dernière est décédée dans un hôpital de Téhéran dans des circonstances suspectes.

Ce n'est plus un secret que de nombreuses femmes mettent aujourd'hui le feu à leur hijab ou refusent de le porter dans le cadre d'une campagne plus large visant à contraindre le gouvernement à revenir sur ses exigences en matière d'obligation de port du hijab.

La menace de gel des comptes bancaires des manifestants fait écho aux événements survenus au Canada plus tôt cette année, précisément le 15 février. Le Premier ministre, Justin Trudeau, avait invoqué la Loi sur les urgences, laquelle donnait la possibilité aux autorités de régulation de procéder au gel des comptes bancaires des membres participant aux manifestations du « convoi de la liberté ».

Certains manifestants du convoi se sont donc tournés vers les cryptomonnaies dans le but de financer le mouvement après que la plateforme de collecte de fonds GoFundMe ait retiré la campagne de son site Web.

L'Iran, qui utilise les cryptomonnaies dans les transactions commerciales internationales depuis le 9 août, a développé sa propre monnaie numérique de Banque centrale (CBDC) appelée crypto-rial.

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La menace des autorités iraniennes de geler les comptes bancaires pour faire respecter les sanctions rappelle une fois de plus les risques que représentent les CBDC et la transition vers des économies sans numéraire. Par exemple, ce 6 décembre, dans le but de contraindre la population à utiliser son CBDC qui manque clairement de popularité, le Nigeria a interdit les retraits aux guichets automatiques pour des montants supérieurs à 45 dollars par jour. Les transactions crypto décentralisées, en revanche, sont similaires à l'argent liquide en ce sens qu'elles ne peuvent être censurées par les autorités gouvernementales.

Le critique des CBDC et hôte de la populaire chaîne YouTube Wall Street Silver a noté dans un tweet du 6 décembre que le fait de savoir que certains gouvernements auront un pouvoir absolu sur votre argent est une idée effrayante.