Bien qu’il reste encore trois mois à boucler, l’année 2022 se démarque déjà comme celle de la pression réglementaire sur l’industrie crypto. L’Union européenne s’est d’ailleurs particulièrement illustrée dans cet exercice avec la réglementation du Marché des actifs numériques (MiCA).

Toutefois, toutes ces initiatives pourraient s’avérer contreproductives si les réglementations adoptées manquent de clarté. C’est notamment ce qu’a fait valoir François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, à la conférence sur les opportunités et les défis de la tokenisation de la finance le mardi dernier.

Un obstacle à la protection des investisseurs et à la prévention du blanchiment d'argent

Sans les nommer explicitement, François Villeroy de Galhau a lancé un avertissement aux régulateurs européens au sujet des cryptomonnaies. Il a notamment affirmé que ces derniers devaient veiller à ne pas adopter des réglementations trop complexes à mettre en œuvre.

Le gouverneur de la Banque de France craint notamment que celles-ci deviennent un obstacle à la protection des investisseurs et à la prévention du blanchiment d’argent. MiCA ayant déjà l’objectif de protéger le marché européen, le dirigeant français espère que les prochaines réglementations n’entraineront pas de problèmes d’arbitrage.

« Nous devons être extrêmement attentifs à éviter d'adopter des réglementations divergentes ou contradictoires, ou de réglementer trop tard. Cela reviendrait à créer un terrain de jeu inégal, risquant l'arbitrage et le "cherry picking". »

L’harmonisation des réglementations est indispensable

S’il est vrai que la mise en œuvre de la réglementation MiCA en Europe n’interviendra qu’en 2024, François Villeroy a regretté que les autres juridictions soient toujours à la traine. « Les acteurs crypto opèrent mondialement, et même leur lieu d'installation est parfois difficile à déterminer. », a-t-il rappelé.

Le gouverneur de la Banque de France craint en effet que le manque d’harmonisation des réglementations à l’échelle internationale réduise à néant les efforts déployés dans l’Union européenne.

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Il a poursuivi en affirmant qu’il serait dangereux de penser que l’hiver crypto donne aux régulateurs plus de temps pour se concerter. François Villeroy les a d'ailleurs invités à « rester coordonnés », afin que les réglementations crypto soient adoptées et mises en œuvre dans toutes les juridictions.