Le Qatar s’est efforcé ces derniers mois de renforcer ses mesures de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Pour y arriver, l’État a pris en compte les reproches formulés par le Groupe d’action financière (GAFI) dans une évaluation mutuelle datant de février 2023. Bien qu’il soit parvenu à aligner son dispositif sur les normes internationales, le pays a été invité à faire respecter les restrictions imposées au secteur crypto depuis 2019.
Amélioration des mesures de lutte contre le terrorisme et le blanchiment de capitaux
Dans un rapport publié le 31 mai, la Banque centrale du Qatar a présenté les résultats avancés dans l’évaluation mutuelle du GAFI et du GAFIMOAN. Celui-ci montre que le pays a apporté des améliorations à son dispositif de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme conformément aux exigences du GAFI.
En effet, l’évaluation mutuelle du Qatar par le GAFI a souligné que le pays a une bonne perception des risques associés à ces crimes. Il devait toutefois améliorer sa compréhension des formes plus complexes sous lesquels ceux-ci s’opèrent sur son territoire.
C’est ainsi que le Qatar a mis en œuvre une approche fondée sur le risque qui n’en est qu’à ses débuts, mais dont l’amélioration est notable. Le pays a réalisé des progrès soutenus et positifs dans la collecte d’informations pour son registre unifié qui est sur le point d’être achevé. Il dispose également d’une cellule de renseignement financier bien équipée qui a accès à un large éventail d’informations qu’elle analyse de façon continue.
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Le GAFI relève quelques insuffisances dans les mesures prises par le Qatar
Selon le GAFI, les capacités d’analyse sophistiquées du Qatar ne sont pas utilisées au maximum pour identifier le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Cela se manifeste évidemment par le faible taux des enquêtes et des poursuites liées à ces crimes dans le pays.
Il existe aussi des incohérences majeures entre le profil de risque du pays et l’ampleur des activités de financement du terrorisme ayant fait l’objet de poursuites et de condamnations.
Le GAFI a en outre invité la Banque centrale du Qatar à être plus proactive dans les sanctions infligées aux fournisseurs de services d’actifs virtuels (VASP). Il a notamment fait remarquer que plusieurs d’entre eux ont impunément bravé l’interdiction des cryptomonnaies instaurée par l’institution en 2019.
« Le Qatar n'a pas démontré que les autorités compétentes identifient et prennent des mesures d'exécution de manière proactive pour les violations potentielles de cette interdiction. », précise le rapport du GAFI.
En dépit des insuffisances soulevées par le GAFI, le Qatar a pris des résolutions encourageantes pour lutter contre le financement du terrorisme et le blanchiment de capitaux. Toutefois, son laxisme dans l’application des restrictions crypto pourrait minimiser l’impact de tous ces efforts. Il revient donc aux autorités locales de les faire respecter pour redorer l’image du pays au plan international.