Alors que Gary Gensler s’apprête à quitter son poste à la tête de la SEC, une question persiste : l’élection présidentielle américaine de 2024 a-t-elle été influencée par l’argent des lobbys crypto ? Dans une récente interview, l’ancien régulateur a balayé cette hypothèse, affirmant que l’issue du scrutin n’avait rien à voir avec les financements issus du secteur des actifs numériques. Alors que Donald Trump s’apprête à prendre ses fonctions, le paysage réglementaire pourrait connaître un profond bouleversement. Décryptage.

Gensler et la crypto – un bilan controversé

Dans une interview accordée à CNBC le 14 janvier, Gary Gensler a affirmé que l’argent issu des groupes d’intérêts crypto n’avait pas influencé le résultat de l’élection présidentielle américaine. « Je pense que cette élection, bien que des fonds aient été levés dans le domaine des cryptos, n’a pas tourné autour de cet enjeu », a-t-il déclaré. Selon lui, l’industrie crypto reste « hautement spéculative » et non conforme aux lois américaines sur les valeurs mobilières, le blanchiment d’argent et les sanctions.

Sous sa présidence, la SEC a engagé plusieurs actions en justice contre des géants du secteur, dont Coinbase, Ripple Labs et Binance. Ces poursuites, critiquées par les acteurs de l’industrie crypto, ont contribué à un climat d’incertitude réglementaire. Certains estiment que le manque de clarté des règles a freiné l’innovation aux États-Unis, poussant certaines entreprises à chercher des juridictions plus favorables.

Quel avenir pour la régulation crypto sous Trump ?

L’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche le 20 janvier pourrait marquer un tournant dans la politique réglementaire. Le président élu a déjà annoncé son intention de nommer Paul Atkins, un ancien commissaire de la SEC, pour succéder à Gensler. Contrairement à son prédécesseur, Atkins est perçu comme un régulateur plus favorable aux cryptos, ce qui pourrait conduire à une approche moins hostile du gendarme financier américain.

Certains acteurs du marché espèrent une révision des décisions prises sous l’ère Gensler, notamment les poursuites contre Coinbase et Ripple. L’exchange américain continue de contester les décisions de la SEC devant les tribunaux, tandis que Ripple poursuit ses propres démarches légales après avoir été condamné à 125 millions de dollars d’amende. De son côté, le PAC Fairshake, qui a soutenu des candidats pro-crypto lors des élections, pourrait renforcer son influence dans le débat réglementaire à Washington.

Si l’ère Gensler a été marquée par une politique stricte envers les cryptos, l’arrivée d’un régulateur potentiellement plus favorable aux actifs numériques ouvre la porte à un possible changement de cap. Toutefois, l’incertitude demeure : la nomination de Paul Atkins devra être confirmée par le Sénat, et Trump pourrait adopter une approche imprévisible sur ce dossier. L’avenir de la régulation crypto aux États-Unis reste donc suspendu aux décisions des prochains mois.