L’euro numérique est un projet de monnaie numérique de banque centrale (CBDC) envisagé pour les pays européens. Toutefois, l'initiative subit de nombreuses critiques concernant sa pertinence et les menaces qu'elle représente pour les individus d’un point de vue financier et social. Dans une récente intervention, le gouverneur de la Banque d’Espagne a demandé que ces considérations soient prises en compte afin de rendre le projet plus pertinent.

L’appel du gouverneur de la Banque d’Espagne concernant l’euro numérique

Pablo Hernández de Cos, le gouverneur de la Banque d’Espagne s’est récemment exprimé au sujet du projet d’euro numérique. Il a souligné l’importance de déployer des efforts continus pour répondre aux considérations sociales et financières liées au projet.

L’expert bancaire a rappelé qu’il n’y a pas de nécessité urgente de déployer un euro numérique. Il justifie cela par le fait que les systèmes de paiement européens et espagnols actuels jouissent d’une efficacité certaine et d’une robustesse opérationnelle.

Selon lui, ces atouts doivent servir de base pour une analyse prudente du projet d’euro numérique. Ce choix stratégique a l’avantage d’éviter aux parties prenantes un déploiement précité du projet et les désagréments qu’il pourrait entraîner.

Pablo Hernández de Cos plaide pour une conception méticuleuse de cette CBDC. Il s'agit d'une nécessité selon lui, qui permettrait d’atténuer les risques pour la stabilité financière en s’alignant sur une politique monétaire efficace.

À lire également : 65% des Espagnols ne sont pas intéressés par l'utilisation de l'euro numérique !

La responsabilité d’assurer un système de paiement résilient

Le projet d’euro numérique devrait bientôt entrer en phase de préparation. Au cours de cette période, la Banque centrale européenne (BCE) devrait finaliser un règlement et sélectionner les fournisseurs pour le développement d'une plateforme test.

Dans ce contexte, Pablo Hernández de Cos a rappelé la responsabilité qui pèse autant sur la BCE que sur le secteur financier. Ils doivent collectivement, a-t-il insisté, assurer la résilience du système de paiement, un service essentiel au bien-être de la société.

En tout état de cause, le gouverneur de la Banque centrale d’Espagne estime que les actions entreprises par l’Eurosystème sont légitimes. Cette légitimité est indépendante de l’orientation ou de l’issue du projet d’euro numérique.

En septembre, Christine Lagarde, la présidente de la BCE, s’est fait l’écho de ces sentiments en indiquant que l’euro numérique n’arriverait pas avant au moins deux ans. Une approche prudente qui reflète l’engagement en faveur d'une préparation minutieuse du projet.