Alors que les stablecoins séduisent de plus en plus d’acteurs économiques, plusieurs géants de la tech s’apprêtent à franchir un cap. Apple, Google, Airbnb et X explorent activement l’intégration de ces monnaies numériques dans leurs services, au moment où le Congrès américain débat d’un cadre réglementaire décisif.

Les Big Tech entre en scène dans l’univers des stablecoins

Le 6 juin, Fortune a révélé que plusieurs grandes entreprises technologiques américaines mènent actuellement des initiatives autour des stablecoins. Google figure parmi les plus avancées, avec deux paiements en stablecoins déjà réalisés selon la publication. Un porte-parole de Google Cloud a confirmé que l’entreprise répond à une "demande croissante de paiements disponibles 24h/24" et "évalue des stablecoins permettant d’y répondre de manière sûre".

La plateforme X (anciennement Twitter), elle aussi, multiplie les discussions avec des sociétés crypto pour intégrer des stablecoins à son application X Money. Elon Musk a exprimé à plusieurs reprises sa volonté d’étendre les fonctionnalités de X pour en faire un outil de paiement complet. D’après Fortune, l’entreprise détient déjà des licences de transmetteur de fonds dans plusieurs États américains.

Airbnb de son côté envisage d’utiliser les stablecoins pour réduire les frais liés aux cartes bancaires. Le géant du logement temporaire aurait entamé des pourparlers avec Worldpay pour faciliter cette transition. Enfin, Apple explorerait aussi cette voie, bien que son niveau d'avancement reste inconnu.

Une régulation imminente qui pourrait tout changer

Cette effervescence autour des stablecoins intervient alors que le Congrès discute d’un cadre légal spécifique. Le “Guiding and Establishing National Innovation for U.S. Stablecoins Act”, ou GENIUS Act, propose une régulation claire pour ces actifs numériques. Toutefois, ce projet de loi divise. Selon The New York Times, le sénateur républicain Josh Hawley a affirmé qu’il s’y opposerait en l’état. Il estime que le texte permettrait aux entreprises technologiques d’émettre des monnaies numériques en concurrence directe avec le dollar.

Le camp démocrate envisage donc une contre-mesure. Toujours selon The New York Times, une source proche du dossier indique qu’un amendement serait en préparation. Il interdirait aux Big Tech d’émettre leurs propres stablecoins, les contraignant à utiliser ceux d’acteurs établis comme Tether ou Circle.

L’intérêt croissant des géants de la tech pour les stablecoins marque une étape clé vers leur adoption à grande échelle. Portés par des promesses de rapidité, de réduction des coûts et d’inclusion financière, ces actifs numériques s’imposent comme l’un des premiers cas d’usage concrets de la blockchain.

Toutefois, le chemin vers une intégration durable passe par une régulation claire, équilibrée et surtout acceptée par les différents camps politiques. Si le GENIUS Act parvient à se frayer un chemin au Congrès, il pourrait inaugurer une nouvelle ère où stablecoins et infrastructures Web2 coexistent sous l’œil attentif du régulateur.