C’est un aveu qui fera date dans l’histoire de la crypto. Près de deux ans après l’effondrement retentissant de l’écosystème Terra (LUNA), Do Kwon, le cerveau de Terraform Labs, a officiellement reconnu sa culpabilité. Une décision lourde de sens, tant pour son avenir personnel que pour le secteur crypto encore marqué par cette débâcle de 40 milliards de dollars. Retour sur une affaire qui prend un tournant judiciaire décisif.

Do Kwon plaide coupable devant la justice américaine

Le 13 août 2025, devant la Cour fédérale du district sud de New York, Do Kwon a changé sa ligne de défense. Après avoir plaidé non coupable en janvier, il a reconnu sa culpabilité sur deux chefs d'accusation parmi les neuf qui lui étaient initialement reprochés. Cet aveu s’accompagne d’un accord avec les procureurs. Kwon renonce à un procès sur ces deux chefs en échange d'une réduction de peine recommandée à 12 ans, bien que les délits puissent théoriquement lui valoir jusqu’à 25 ans de prison s'ils étaient purgés consécutivement.

Le cofondateur de Terraform Labs faisait face à de lourdes accusations : fraude sur titres, manipulation de marché, blanchiment d’argent et fraude électronique, liées directement à l'effondrement de l’écosystème Terra-LUNA en 2022. L’impact de ce crash avait provoqué une onde de choc sur les marchés crypto, avec 40 milliards de dollars évaporés, affectant des centaines de milliers d'investisseurs. Après avoir été extradé du Monténégro, où il avait été arrêté pour usage de faux documents de voyage, Kwon avait comparu à New York en janvier 2025, détenu sans caution.

Une volte-face stratégique et ses implications potentielles sur la crypto

Le revirement de Do Kwon soulève de nombreuses questions. Jusqu’à présent, aucune explication publique n’a été fournie sur les raisons de ce changement de position après sept mois de détention aux États-Unis. La procédure devait initialement se poursuivre jusqu’en janvier 2026, mais ce plaidoyer ouvre une nouvelle voie : celle d’un règlement négocié, sans procès, potentiellement plus favorable pour l'accusé… mais aussi pour les procureurs.

Ce revirement intervient alors que la justice américaine adopte une position de plus en plus ferme à l’égard des personnalités du secteur crypto. L’accord de Do Kwon prévoit également 19 millions de dollars de pénalités financières, mais il reste à voir si d’autres poursuites, notamment civiles ou internationales, suivront. Son audience de condamnation est fixée au 11 décembre, une date qui pourrait ouvrir la voie à de nouvelles révélations ou à des déclarations importantes de l’accusé.

En somme, ce plaidoyer de culpabilité marque un tournant, mais il ne clôt pas le chapitre. Plusieurs questions restent en suspens : la Corée du Sud, demandant également l’extradition, pourrait-elle encore réclamer des comptes à Kwon ? Et surtout, quelles seront les répercussions pour les investisseurs lésés ? Une chose est sûre : la responsabilité pénale personnelle de Do Kwon est désormais officiellement reconnue, et le système judiciaire américain vient de poser un nouveau jalon dans la régulation des acteurs crypto.