Face aux coûts élevés des transferts d’argent en Afrique, un partenariat stratégique entre la société américaine Circle et la fintech panafricaine Onafriq offre une solution concrète et ambitieuse. Celle-ci consiste notamment à utiliser l'USDC pour rendre les transactions transfrontalières plus simples, rapides et accessibles sur l'ensemble du continent.
Un partenariat pour fluidifier les paiements africains
En Afrique, envoyer de l’argent au-delà des frontières nationales coûte cher. En 2023, les frais moyens de transfert représentaient jusqu’à 8 % du montant envoyé, contre une moyenne mondiale de 6.3 %, selon la Banque mondiale. Un fardeau économique considérable pour les ménages, les PME et les diasporas. C’est dans ce contexte que Circle, l’émetteur de l’USDC, et Onafriq, l’un des plus vastes réseaux de paiement numérique en Afrique, ont décidé d’unir leurs forces.
Grâce à l’intégration de l’USDC dans le réseau Onafriq, les utilisateurs pourront transférer de la valeur en contournant les systèmes bancaires traditionnels, responsables de la majorité des coûts et délais. Aujourd’hui, plus de 80 % des transactions intra-africaines passent par des banques correspondantes situées en dehors du continent, ce qui génère à la fois des frais importants et des inefficacités.
En capitalisant sur la stabilité du stablecoin adossé au dollar et sur l’étendue du réseau Onafriq (présent dans plus de 40 pays et connecté à plus de 500 portefeuilles mobiles et 200 millions de comptes bancaires), les deux partenaires espèrent réduire significativement ces frictions.
Ce projet s’inscrit également dans la stratégie globale de Circle, qui a récemment lancé le Circle Payments Network (CPN) pour harmoniser l’usage des stablecoins dans les paiements mondiaux. En octobre 2024, les transactions en stablecoins représentaient déjà 43 % du volume total des transferts en Afrique subsaharienne, selon Chainalysis. L’intégration de l’USDC à grande échelle pourrait accentuer cette dynamique.
Dare Okoudjou et la vision panafricaine d’Onafriq
À l’origine de cette stratégie d’intégration continentale se trouve Dare Okoudjou, fondateur et CEO de Onafriq. Originaire de Porto-Novo au Bénin, ce diplômé de l’ENST-Paris et de l’INSEAD a commencé sa carrière chez MTN, où il a supervisé la mise en place de solutions de paiement mobile dans plus de 20 pays d’Afrique et du Moyen-Orient. Fort de cette expérience, il fonde en 2010 MFS Africa, une plateforme conçue pour surmonter les obstacles des paiements transfrontaliers africains.
Renommée Onafriq en 2023, l’entreprise conserve la même mission, tout en affirmant davantage sa dimension panafricaine. Avec plus de 200 millions de bénéficiaires connectés dans 35 pays, Onafriq joue un rôle de passerelle technologique entre les systèmes financiers traditionnels et les innovations portées par la blockchain.
Pour Dare Okoudjou, l’objectif est de simplifier les transactions financières pour les institutions et les particuliers, réduire les coûts et renforcer la confiance. Une ambition cohérente avec la promesse de l’USDC, reconnu pour sa stabilité, sa transparence et sa conformité.
L’alliance entre Onafriq et Circle témoigne d’un changement d’échelle. Il ne s’agit plus seulement de développer des solutions locales, mais bien de construire une infrastructure transcontinentale capable d’intégrer les Africains au système financier mondial, tout en leur redonnant la maîtrise de leurs transactions.