En 2024, l’idée d’être payé en crypto n’est plus une utopie réservée aux pionniers ou aux marginaux de la tech. Elle devient une réalité salariale concrète pour un nombre croissant de professionnels de l’industrie blockchain. Et les chiffres sont sans appel : le pourcentage de travailleurs rémunérés en crypto a triplé en un an, selon une enquête mondiale menée par Pantera Capital. À la tête de cette révolution : USDC de Circle, qui s’impose désormais comme la monnaie de référence pour les salaires numériques, loin devant le pourtant omniprésent USDT.

Explosion des salaires en crypto : le tournant 2024

En un an, le nombre de professionnels de la crypto rémunérés en actifs numériques a triplé, atteignant désormais 9,6 % des effectifs de l’industrie selon un rapport publié par Pantera Capital. Cette étude repose sur plus de 1 600 réponses provenant de 77 pays, confirmant une dynamique globale. Parmi les monnaies utilisées, c’est l’USDC de Circle qui domine clairement les paiements, avec 63 % des salaires versés en crypto, loin devant l’USDT de Tether, pourtant leader en volume d’échange. « Nous pensions au départ que ce résultat était dû à un biais occidental dans notre échantillon, mais il s’est avéré que les principaux prestataires de paie du secteur n’offrent pas l’option USDT », souligne le rapport.

Les données révèlent également une consolidation autour de deux stablecoins : l’USDC et l’USDT, qui représentent plus de 90 % des paiements en crypto. Derrière cette adoption se dessine un tournant structurel : le passage vers une infrastructure salariale native à la blockchain, avec des entreprises qui privilégient désormais la transparence, la rapidité et la traçabilité offertes par les actifs numériques. Ce mouvement est également soutenu par une montée en puissance de la confiance institutionnelle dans les stablecoins adossés au dollar.

USDC, régulation et vision long terme : l’autre moteur de la mutation

Derrière cette montée en puissance de l’USDC dans les paiements salariaux, on retrouve une stratégie offensive de Circle pour positionner son stablecoin comme un outil B2B clé. En mars 2024, Circle a noué un partenariat stratégique avec Intercontinental Exchange (ICE), la maison-mère du New York Stock Exchange, afin d’explorer l’usage d’USDC et de fonds tokenisés dans les marchés dérivés mondiaux. Deux mois plus tard, Circle déposait une demande officielle de charte bancaire fédérale auprès de l’Office of the Comptroller of the Currency (OCC).

Sur le terrain juridique, Circle a vu son positionnement renforcé par un événement clé : la signature par Donald Trump du GENIUS Act en juillet, instaurant un cadre réglementaire bipartisan pour les émetteurs de stablecoins. Ce texte, salué par l’ensemble de l’industrie crypto, identifie explicitement l’USDC comme un modèle de dollar numérique conforme. Parallèlement, 88 % des rémunérations en tokens suivent désormais un plan de vesting sur 4 ans, contre 64 % un an plus tôt.

L’évolution des pratiques salariales dans l’univers crypto ne se limite plus à une question d’innovation technique : elle cristallise des enjeux de confiance, de conformité réglementaire et de structuration du secteur. L’USDC, souvent critiqué par le passé pour sa centralisation, pourrait bien être en passe de devenir l’ossature des futures paies numériques, notamment dans les grandes entreprises internationales.