Comme la plupart des réseaux du nouvel âge, Solana a été développé pour résoudre les problèmes majeurs auxquels est confrontée l’industrie de la blockchain. Bien que le réseau ait résolu certains de ces problèmes par sa nature même, il a également rencontré quelques difficultés particulières.
De l’épuisement des ressources à l’arrêt de la confirmation des blocs, le réseau Solana a subi un certain nombre de revers qui se sont traduits par des pannes de courant répétées, entraînant à plusieurs reprises l’arrêt du réseau pendant des heures.
Le réseau s’est arrêté le 4 décembre 2020, soit environ trois ans après l’introduction de Solana, ce qui a semé la confusion dans la communauté.
La chaîne semble avoir cessé de valider les nouveaux blocs au slot 53 180 900, empêchant les confirmations de transactions. Les ingénieurs du réseau ont découvert et corrigé le problème, mais la chaîne était en panne depuis environ six heures.
En outre, le 14 septembre 2021, le compte Twitter officiel de Solana Support a révélé que le réseau connaissait une « instabilité intermittente » depuis environ 45 minutes.
La cause probable du problème, qui a entraîné un déni de service, est l’épuisement des ressources. Selon le responsable de l’assistance, les ingénieurs ont travaillé sur le problème et ont envisagé la possibilité d’un redémarrage s’il persistait.
Le réseau a récemment connu une autre panne, la septième fois qu’il est perturbé. Cette fois, le problème a été causé par des bots qui ont initié un grand nombre de transactions sur Metaplex, une marketplace de tokens non fongibles (NFT) construite sur Solana. La panne a duré environ sept heures.
Actuellement, les validateurs de Solana sont ralentis, selon George Harrap, cofondateur de Step Finance, un gestionnaire de portefeuille de Solana, parce que des bots envoient des spams de mint de NFT et de transactions d’arbitrage. Ces dernières ont d’immenses besoins en bande passante, de sorte qu’un volume trop important a des répercussions sur le fonctionnement du réseau.
« Solana n’est pas une entité centralisée avec une seule personne qui peut prendre des décisions. C’est aux plus de 1700 validateurs de décider de ce qu’il faut faire. Beaucoup d’entre eux mettent en œuvre des correctifs et parviennent à un consensus sur ce qui doit être fait dans l’intérêt du réseau », a déclaré Harrap à Cointelegraph. Il a ajouté :
« Selon les recherches de Nansen, il y a souvent 10 fois plus de transactions sur Solana que sur Ethereum. Cela signifie que Solana doit faire face à des demandes auxquelles les autres blockchains ne sont pas confrontées et qu’il s’agit d’un nouveau territoire. Il faut donc s’attendre à des défaillances. »
Si OpenSea d’Ethereum a été jusqu’à présent l’un des marchés de NFT les plus connus, Metaplex, construit sur le réseau Solana, gagne progressivement en popularité et permet aux utilisateurs de minter et de vendre des NFT sur la blockchain Solana.
Toutefois, compte tenu du récent problème du marché et des pannes persistantes de Solana, il ne serait pas surprenant que certains utilisateurs commencent à reconsidérer leur décision.
Harrap a ajouté que « des mises à jour des nœuds de validation sont en cours de réalisation et de recherche pour résoudre ce problème. Il s’agit notamment de nouveaux protocoles de communication entre les nœuds (comme QUIC) et de modifications à apporter au contrat Candy Machine utilisé par les mineurs NFT, où les transactions échouées entraînent des frais. »
Solana cherche à résoudre le trilemme de la blockchain
Solana est devenu pleinement opérationnel il y a deux ans. Le réseau est considéré comme l’un des tueurs d’Ethereum par la communauté de la cryptomonnaie. Ces tueurs d’Ethereum sont des réseaux qui visent à surpasser la blockchain Ethereum en termes d’adoption en abordant certains problèmes qui sont apparus en raison de la forte dépendance actuelle de la blockchain Ethereum au mécanisme de consensus de preuve de travail (PoW).
Solana a été conçu en tenant compte du trilemme de la blockchain, un concept proposé par Vitalik Buterin, programmeur canado-russe et cofondateur d’Ethereum.
Selon le trilemme de la blockchain, si la décentralisation, la sécurité et l’évolutivité sont les trois principales caractéristiques d’une blockchain réussie, une blockchain typique ne peut en fournir que deux et en sacrifier une.
Le réseau Solana vise à résoudre ce problème en intégrant un mécanisme de preuve d’historique (PoH) dans une blockchain de preuve d’enjeu (PoS). Avec PoH, le réseau délègue un nœud central pour déterminer un temps de transaction sur lequel l’ensemble du réseau peut s’accorder. Cela accélère les transactions, mais sacrifie la décentralisation, qui est une caractéristique essentielle d’une blockchain.
Selon Hisham Khan, fondateur et PDG d’Aldrin, certains utilisateurs se sont tournés vers des couches 2 et d’autres se sont tournés vers des couches 1, comme Avalanche, mais aussi vers des solutions temporaires à Ethereum. Mais, cela ne résout pas vraiment les problèmes actuels de l’évolutivité, des coûts de transaction et de la vitesse. Il a déclaré à Cointelegraph :
« Si l’on considère les transactions par seconde, Solana se classe systématiquement parmi les cinq premiers. Pour évaluer le caractère prometteur d’un écosystème, il faut regarder le nombre de développeurs. Sans surprise, Solana continue de croître avec le plus grand nombre de développeurs. »
« Les tests d’évolutivité et de résistance sont une partie nécessaire du processus pour façonner l’écosystème jusqu’à maturité — nous ne traitons pas seulement des transactions financières, mais des offres initiales DEX, des NFT, des bots et bien plus encore », a déclaré Khan. « Toutes ces questions pourraient ne plus exister dans cinq ans. Et, tout comme aux premiers jours d’Internet, l’expérience utilisateur et le backend peuvent encore être améliorés. Les utilisateurs ne remarqueront peut-être pas la différence, mais le processus sera plus fluide à mesure que les contrats intelligents sous-jacents et la technologie continueront d’être développés. »
Des inquiétudes ont été soulevées quant à savoir si le réseau Solana est vraiment décentralisé. Alors que la plupart des amateurs de cryptomonnaie reconnaissent les faibles frais et l’évolutivité notable du réseau, ils affirment que le réseau n’est pas complètement décentralisé, citant sa dépendance à l’égard de PoH, l’allocation de près de 50 % des tokens à des personnes appartenant directement au réseau et la dépendance à l’égard de la Fondation Solana pour le développement des nœuds principaux.
Et, malgré tout cela, son évolutivité semble toujours être remise en question. Début janvier 2021, la page Twitter officielle de Solana Support a reconnu une baisse des performances, qui se traduit par une diminution du débit des transactions sur le réseau. Selon le tweet, la capacité du réseau a été réduite à « plusieurs milliers de transactions par seconde », ce qui a entraîné l’échec des transactions de certains utilisateurs.
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Solana utilise le mécanisme de preuve d’enjeu, ce qui signifie que les utilisateurs peuvent miser leur pièce native Solana (SOL) dans le pool pour obtenir des récompenses. Ces pièces sont ensuite confiées à des validateurs afin d’augmenter leur influence dans le consensus de la blockchain. Cela permet de confirmer rapidement la séquence de transactions produite par le générateur de PoH en cours, de sélectionner de nouveaux générateurs de PoH et de pénaliser les validateurs malhonnêtes.
Alors que de nombreux utilisateurs ont profité de l’opportunité du staking sur Solana, notamment comme source de revenus secondaire, quelques utilisateurs sur le canal officiel Solana Reddit ont signalé avoir rencontré des problèmes pour miser leurs SOL en utilisant le portefeuille Moonlet et le portefeuille Phantom de Solana.
Un long chemin à parcourir
L’écosystème Solana a produit un certain nombre d’applications décentralisées (DApps), y compris des protocoles de prêt comme Apricot Finance et Francium, des projets de finance décentralisée (DeFi) comme Orca, Saber et Raydium, des marchés NFT comme Metaplex et Solanart, et des applications Web3 comme Audius et le navigateur Brave.
Toutefois, avec seulement 71 projets, l’écosystème est loin d’être à la hauteur des grands écosystèmes tels que celui d’Ethereum, qui compte environ 3 249 projets.
Orca, un exchange décentralisé sur la blockchain Solana, a été la DApp la plus utilisée sur l’écosystème Solana au cours des sept derniers jours. Orca a une base d’utilisateurs de 272 000 personnes, tandis que sa Marketplace de NFT, Magic Eden, arrive en deuxième position avec 121 000 utilisateurs.
La DApp la plus populaire sur l’écosystème Ethereum au cours des sept derniers jours est la Marketplace de NFT d’OpenSea avec environ 148 000 utilisateurs. Cependant, la valeur totale bloquée (TVL) de l’écosystème Ethereum, qui est de 113 milliards de dollars, est bien supérieure à celle de son rival, selon la plateforme d’agrégation TVL DeFiLlama. Solana a une TVL de 6 milliards de dollars.
Les faibles frais que promet le réseau Solana ont séduit les développeurs et les utilisateurs, mais les fréquentes pannes de réseau ont entravé l’utilisation complète du réseau et fait fuir certains acteurs potentiels, ce qui a freiné la croissance de l’écosystème.
Des mises à niveau prometteuses en perspective
En réponse à ces préoccupations, Solana Labs — la société technologique derrière la blockchain Solana — a révélé des plans pour des mises à niveau de « contrôle de flux » qui répondront potentiellement à ces préoccupations croissantes en matière de pannes de réseau.
Austin Federa, responsable de la communication de Solana Labs, a accueilli le PDG Anatoly Yakovenko et d’autres membres de l’équipe de développement de Solana sur Twitter plus tôt cette année lors d’une session Twitter Spaces pour discuter des solutions possibles. Ces discussions ont eu lieu après que le réseau a connu plusieurs pannes au cours du seul mois de janvier, ce qui a suscité l’inquiétude des utilisateurs.
Yakovenko a déclaré au cours de cette session que des plans étaient en cours d’élaboration pour implémenter des mises à niveau permettant de faire face à ces problèmes et qu’ils seraient déployés dans les semaines à venir. Il a également souligné que certaines d’entre elles avaient déjà été mises en œuvre.
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Il ne serait pas exagéré de s’attendre à une amélioration significative de la stabilité de la chaîne Solana dans les mois à venir, en grande partie parce qu’elle en est encore à ses débuts et qu’il faut lui laisser le temps de la maturation. Cependant, les problèmes semblent être essentiellement propres au réseau, ce qui soulève des questions quant à leur résolution finale dans l’espace cryptomonnaie.
D’un point de vue plus technique, on pourrait dire que la version actuelle est encore en phase bêta et que la version complète comprendra des mises à niveau pour résoudre ces problèmes. Toutefois, en réponse à un post Reddit, un modérateur de Solana a révélé que le « bêta » attaché est « juste un mot qui pourrait être supprimé à tout moment. »
En avril 2021, il y avait des propositions pour mettre en œuvre un protocole de gouvernance on-chain pour permettre aux détenteurs de pièces d’influencer démocratiquement la mise à niveau de la chaîne. Cela faciliterait la délégation des décisions de mise à niveau aux détenteurs et aux stakers.
Solana est en pleine expansion, avec une capitalisation boursière de 30 milliards de dollars. Sa pièce native SOL s’est hissée au sixième rang des actifs numériques les plus précieux.
Selon un récent sondage Finder, le prix de SOL devrait atteindre 222 dollars d’ici la fin de l’année. Malgré les pannes qui semblent être propres au réseau, la croissance rapide de l’écosystème permet de penser que Solana pourrait un jour devenir l’une des chaînes PoS dominantes, conclut M. Harp :
« Solana n’est pas strictement un consensus PoS comme d’autres systèmes PoS, il tente plutôt quelque chose de nouveau. Reste à savoir s’il résistera à l’épreuve du temps et s’il sera à la hauteur. »