L’avocat du groupe d’acheteurs du memecoin de Caitlyn Jenner a déclaré qu’ils entendaient poursuivre leur action judiciaire contre l’ancienne athlète olympique, malgré le rejet de l’affaire. Le juge a estimé que les accusations de fraude et de non-respect des lois sur les valeurs mobilières n’étaient pas suffisamment étayées.
Jenner a ainsi échappé à une action collective intentée par les investisseurs de son memecoin baptisé Caitlyn Jenner (JENNER). Dans une décision rendue le 9 mai, le juge fédéral Stanley Blumenfeld Jr. du district de Californie a estimé que les neuf chefs d’accusation présentés étaient « insuffisants » et a rejeté l’ensemble de la plainte pour absence de fondement juridique.
Il a toutefois autorisé les plaignants à déposer une version modifiée de leur plainte, à condition de le faire d’ici le 23 mai. Le juge a prévenu que celle-ci devait être « plus ciblée et formulée de manière plus rigoureuse » que la version initiale.
Jack Fitzgerald, associé du cabinet Fitzgerald Monroe Flynn PC et avocat du groupe, a déclaré à Cointelegraph : « Nous sommes satisfaits que la Cour ait reconnu que certaines accusations pourraient être recevables, et nous comptons modifier notre plainte et aller de l’avant avec cette affaire. »
Caitlyn Jenner et sa manageuse Sophia Hutchins ont été poursuivies en novembre par un groupe d’acheteurs du token JENNER. Ces derniers les accusent d’avoir « attiré frauduleusement des investisseurs peu avertis » vers un token présenté comme un actif alors qu’il n’était pas enregistré comme tel.
En janvier, un ressortissant britannique, Lee Greenfield, a été désigné comme plaignant principal. Il affirme avoir perdu plus de 40 000 dollars dans l’achat de tokens JENNER. Cependant, le tribunal a relevé, dès le départ, que les plaintes pour infraction aux lois sur les valeurs mobilières ne tenaient pas. En effet, Greenfield n’a pas précisé si ses achats avaient eu lieu aux États-Unis, ce que la loi exige, et il a fourni très peu d’informations sur ses transactions.
Le tribunal rejette toutes les accusations des détenteurs du token JENNER
Au total, le juge Blumenfeld a rejeté huit autres accusations supplémentaires contenues dans la plainte amendée déposée en février. Ces accusations portaient notamment sur des déclarations trompeuses, la vente de valeurs mobilières non enregistrées et divers actes de fraude.
Le juge a indiqué que la plainte n'alléguait pas que Jenner avait vendu le token au moyen d'un prospectus contenant une fausse déclaration, car « Greenfield admet que les tokens $JENNER n'ont pas été vendus au moyen d'un prospectus ».
L’accusation de fraude fondée sur la jurisprudence a elle aussi été rejetée. Le tribunal note que la plainte mentionne des omissions d’information et cite des publications de Jenner sur X où elle dit vouloir « continuer à soutenir le token ». Toutefois, elle n’identifie pas clairement quels messages seraient liés à l’acte frauduleux reproché.
Le groupe a également accusé Sophia Hutchins d’avoir aidé et encouragé Jenner dans sa conduite présumée frauduleuse. Cependant, le juge estime que cette allégation échoue elle aussi, car « aucune fraude viable n’est suffisamment établie dans la plainte. »
Dans une note de bas de page, le juge a reconnu que Jenner et les plaignants étaient en désaccord sur la qualification juridique du token JENNER en tant que valeur mobilière. Il a précisé qu’il ne trancherait pas ce point à ce stade, car « les autres arguments suffisent à invalider les accusations liées aux valeurs mobilières. »
« La qualification du token dépend des faits, et pourrait évoluer dans une nouvelle version de la plainte. Le tribunal ne tranche donc pas ce point pour l’instant, mais suppose — sans se prononcer — que les tokens peuvent être considérés comme des valeurs mobilières soumises à la réglementation fédérale », a-t-il écrit.
Le token JENNER a été lancé en mai 2024 sur la blockchain Solana via la plateforme Pump.fun, mais s’est vite retrouvé au cœur d’une polémique. Caitlyn Jenner et d’autres célébrités impliquées dans des lancements de memecoins ont accusé un collaborateur, Sahil Arora, de les avoir arnaqués.
Jenner a ensuite relancé le token sur Ethereum. Le groupe de plaignants affirme que cette relance a fait chuter la valeur de la première version sur Solana, tout en permettant à Jenner de percevoir 3 % de frais sur chaque transaction.
Depuis son lancement, le token JENNER a quasiment perdu toute sa valeur. D’après les données de CoinGecko, sa capitalisation a chuté à environ 58 775 dollars, contre un pic de près de 7,5 millions le 3 juin. Sur les dernières 24 heures, le volume d’échange n’a pas dépassé 61 dollars.