Alors que de nombreux pays considèrent la blockchain comme une solution prometteuse pour l'émission des monnaies numériques de banque centrale (CBDC), la Banque d'Angleterre (BoE) exprime des doutes quant à ses avantages. Les responsables de l'institution bancaire ont indiqué que les registres conventionnels pourraient offrir une plus grande efficacité que les registres distribués. Cette réserve à l'égard de la blockchain jette un doute sur l'adoption généralisée de cette technologie dans le secteur des CBDC.

Les registres distribués seraient inefficaces

L'usage de la blockchain pour les CBDC est une tendance mondiale. De nombreux pays, y compris la Chine et la Suède, explorent activement l'utilisation de cette technologie pour leurs monnaies numériques.

Cependant, la BoE semble remettre en question cette approche pour l'émission du Britcoin. Les plans de développement d'une livre numérique ont été évoqués pour la première fois en avril 2021. Depuis, la banque centrale a fait des progrès significatifs et a même publié un document de consultation en février 2023 décrivant la conception de la CBDC.

Récemment, William Lovell, le responsable des technologies émergentes de la banque, a même souligné l'importance de mettre en place une livre numérique. Cependant, Tom Mutton, responsable du projet CBDC, a confié aujourd'hui à Bloomberg que la banque n'était pas convaincue de l'efficacité des registres distribués, caractéristique fondamentale de la blockchain.

« Nous voulons absolument être compatibles avec les modèles d'entreprise à registres distribués dans le secteur privé, mais nous n'étions pas convaincus que les registres distribués offraient plus d'efficacité que les registres conventionnels. Le système est très ouvert. », a-t-il déclaré. Les propos de M. Mutton suggèrent la possibilité que la CBDC britannique ne repose pas sur la technologie blockchain.

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Consultation en cours sur la technologie du Britcoin

La BoE a ouvert une consultation sur le projet Britcoin qui prendra fin le 30 juin. Les résultats de cette consultation auront un impact majeur sur la décision concernant le choix de la technologie à adopter pour la CBDC britannique.

Dans le cadre de cette dernière, M. Mutton a souligné l'importance de la protection de la vie privée des utilisateurs de la CBDC. Selon lui, la confidentialité reste une priorité absolue et aucune donnée personnelle ne sera collectée par la BoE. Il a précisé que la banque se concentrera sur la mise en place de l'infrastructure nécessaire, tandis que les acteurs privés seront responsables de l'innovation.

Dans ce modèle, la banque centrale jouera un rôle de facilitateur, tandis que les entreprises privées seront responsables de développer des services et des applications autour du Britcoin. Cette approche ouvre la voie à une collaboration entre le secteur public et le secteur privé pour stimuler l'innovation dans le domaine des paiements numériques.

En ce qui concerne les transactions effectuées avec la CBDC britannique, il est prévu qu'elles soient enregistrées dans un registre, mais sans lien direct avec l'identité des individus. Cela permettra de maintenir un certain niveau d'anonymat tout en assurant la transparence et la traçabilité des transactions. Cette approche vise à trouver un équilibre entre la protection de la vie privée des utilisateurs et la prévention des activités illicites.