L’intérêt des gouvernements pour les monnaies numériques de banques centrales s’est considérablement accru ces dernières années. Peu emballés au départ, de nombreux pays ont désormais des projets de CBDC. Certains pays comme la Chine, l’Inde et les Émirats arabes unis ont d’ailleurs déjà lancé leurs projets pilotes. Au Royaume-Uni, si l’on a tardé à sortir de sa réserve, l’on pense désormais que le lancement d’une livre numérique est une nécessité. C’est du moins l’avis du responsable des technologies émergentes de la Banque d’Angleterre William Lovell. Celui-ci a récemment appelé à l’adoption d’une livre numérique, une monnaie dans laquelle il place des espoirs.

Une livre numérique pour limiter les risques liés aux paiements de détail

Le Royaume-Uni a besoin d’une livre numérique ! William Lovell en est fortement convaincu. Le responsable de la BoE faisait partie des panélistes d’un récent webinaire organisé autour du thème « Démystifier la livre numérique ». Une occasion qu’il a saisie pour évoquer l’intérêt de l’adoption d’une livre numérique.

M. Lovell estime que cette monnaie numérique de banque centrale pourrait limiter considérablement les risques liés aux paiements de détail. Il fait remarquer que l’intermédiation des banques locales entre les citoyens et la banque centrale présente des risques. Et seule une CBDC pourrait favoriser une désintermédiation et mettre fin à ces risques selon lui.

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Des procédures AML et KYC pour dissiper les craintes d’un prétendu État de surveillance

Si l’adoption d’une monnaie numérique de banque centrale peut être source d’inquiétudes dans le rang des citoyens et des entreprises en raison d’un potentiel contrôle de l’État, William Lovell pense qu’il n’y a pas à s’en faire. Le responsable de la BoE affirme que les entreprises du secteur privé pourraient opter pour les procédures Anti-Money Laudering (AML) et Know Your Customer (KYC).

Lesquelles procédures devraient être suffisantes pour mettre fin aux craintes d’une potentielle surveillance de l’État selon lui. Il déclare que les citoyens pourront détenir la CBDC dans des portefeuilles et pourront effectuer leurs transactions avec cette monnaie numérique. Le rôle de la Banque d’Angleterre sera de gérer le grand livre, d’enregistrer les transactions et de confirmer les soldes.

Pour rappel, la Banque d’Angleterre s’est récemment réjouie du succès de son essai de paiement peer-to-peer de CBDC au détail. La semaine dernière, la BRI et la BoE ont aussi déclaré avoir testé avec succès plusieurs cas d’usage des CBDC. Le coup de pression de William Lovell va peut-être faire bouger les lignes plus rapidement.