Alors que le dollar reste au cœur du système monétaire international, une dynamique nouvelle prend forme dans l’écosystème des stablecoins. Poussés par des considérations géopolitiques et économiques, certains pays et investisseurs se tournent vers des stablecoins adossés à l’or. Max Keiser, figure bien connue de la sphère crypto, explique pourquoi ce modèle pourrait concurrencer, voire surpasser, les stablecoins indexés sur le billet vert.
L’or comme nouvelle référence de valeur numérique
Les stablecoins, généralement adossés à des monnaies fiat comme le dollar américain, visent à fournir une alternative stable aux cryptomonnaies sujettes à de fortes fluctuations. Cette architecture en a fait un pilier essentiel de l’écosystème crypto. Toutefois, selon Max Keiser, une nouvelle génération de stablecoins, cette fois adossés à l’or, pourrait émerger comme alternative plus attractive.
L’or, reconnu pour sa valeur intrinsèque et son rôle historique de réserve de valeur, offrirait une forme de stabilité fondée sur un actif tangible, en contraste avec la dépendance à des monnaies nationales potentiellement affectées par l’inflation ou des décisions politiques. Cette stabilité en fait une base attrayante pour les stablecoins, notamment pour les investisseurs et les États cherchant à se protéger des politiques monétaires expansionnistes.
Keiser souligne que, comparé au dollar, l’or bénéficie d’une acceptabilité plus universelle, indépendamment des alliances ou tensions géopolitiques. À ce titre, un stablecoin adossé à l’or pourrait inspirer davantage de confiance internationale, notamment dans les régions où l’influence américaine est remise en question.
Une alternative géopolitique : Les BRICS face à l’hégémonie du dollar
Au-delà des enjeux économiques, Max Keiser met en lumière une dimension géopolitique fondamentale. De nombreuses nations, dont la Chine, la Russie et l’Iran, remettent en cause la domination du dollar et pourraient chercher à contourner les sanctions et le contrôle américain via des stablecoins fondés sur l’or.
Selon Keiser, la Chine et la Russie posséderaient ensemble près de 50 000 tonnes d’or, un chiffre bien supérieur aux données officiellement publiées. Ces réserves permettraient potentiellement à ces pays de lancer leurs propres stablecoins garantis par des métaux précieux, consolidant ainsi leur indépendance financière vis-à-vis du système dollar-centrique.
Cette stratégie s’inscrit dans un mouvement plus large de dé-dollarisation, particulièrement accentué au sein des BRICS. En lançant des instruments monétaires numériques alternatifs, ces puissances régionales pourraient accroître leur influence économique, tout en réduisant leur vulnérabilité aux pressions externes.
Les États-Unis, conscients de cet enjeu, ont quant à eux lancé plusieurs initiatives législatives autour des stablecoins, dont le Stable Act de 2025 et le projet de loi GENIUS, pour encadrer leur développement. L’objectif est clair : maintenir la prééminence du dollar à l’ère numérique, en soutenant des versions digitales contrôlées et régulées.
L’émergence des stablecoins adossés à l’or pourrait modifier l’équilibre monétaire mondial.
Alors que les États-Unis misent sur leurs propres initiatives numériques, d’autres puissances voient dans l’or un retour à une valeur refuge universellement reconnue. L’évolution de cette rivalité pourrait redéfinir les usages de la blockchain au service de la souveraineté monétaire, et raviver un débat séculaire, celui de la confiance dans la monnaie.