L'attachée de presse de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre, a refusé de répondre aux questions d'un journaliste qui cherchait à savoir si le président des États-Unis, Joe Biden, allait retourner les 5,2 millions de dollars de dons que lui a versés le fondateur de FTX, Sam Bankman-Fried, dans le cadre de sa campagne.

« Le président va-t-il retourner ce don ? » a demandé le journaliste de l'Associated Press Zeke Miller lors d'un point de presse du 13 décembre. « Est-ce qu'il demande à tous les politiciens qui ont reçu des dons de campagne provenant potentiellement des fonds des clients de rendre ces dons ? ».

« Ici, je suis sous la couverture de la loi Hatch », a répondu Mme Jean-Pierre avant d'ajouter qu'il y avait « des limites à ce que je peux dire ». « Pour toute question liée aux contributions politiques, de ma position, je devrais vous renvoyer au DNC », a-t-elle répondu en faisant référence au Comité national démocratique qui est l'organe directeur du Parti démocrate américain. Pour la petite précision, le Hatch Act est une loi fédérale qui interdit aux personnes employées par l'exécutif de participer à des activités de campagne politique.

« Je voudrais connaître la position du président sur la question », a répété Mme Miller. Jean-Pierre a répondu en rappellant une fois encore qu'elle était « couverte par le Hatch Act » puis a ajouté :

« Je ne peux tout simplement pas parler de contributions politiques ou de quoi que ce soit qui y soit lié, je ne peux pas en parler de ma position. »

M. Miller a de nouveau insisté pour que Mme Jean-Pierre se prononce sur la position de M. Biden, mais elle a répondu qu'elle ne pouvait même pas parler de « ce qu'il en pense, de sa position sur les contributions, les dons - je ne peux pas en parler [...] d'où je suis ».

On se rappelle que le 13 décembre dernier, Bankman-Fried a été accusé de violations des lois sur le financement des campagnes électorales, notamment de violations des contributions et d'obstruction aux fonctions de la Commission électorale fédérale. Il avait également été accusé pour avoir fait des contributions au nom d'autres personnes. Il était le deuxième plus grand « PDG-contributeur » de la campagne présidentielle de Biden en 2020, avec ses 5,2 millions de dollars de dons. Il suit directement le magnat des médias, Michael Bloomberg, qui a fait des dons de 56 millions de dollars.

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Outre ses contributions à la campagne présidentielle de 2020, le fondateur de FTX a également été l'un des principaux donateurs individuels lors des élections de mi-mandat de 2022. Là aussi, il était, une fois encore, le deuxième plus grand contributeur du Parti démocrate au cours du cycle, avec un total de 36,8 millions de dollars versés aux candidats du parti.

Les archives publiques indiquent que Bankman-Fried a envoyé un peu plus de 240 000 dollars aux Républicains pendant les élections de mi-mandat, mais il a admis les soi-disant dons en argent sale dans une interview du 16 novembre avec la crypto-vloggeuse Tiffany Fong où il affirmait qu'il « a donné à peu près la même chose aux deux partis ».

Les politiciens qui ont reçu des dons politiques de Bankman-Fried et d'autres dirigeants de FTX pourraient se voir contraindre de retourner les fonds au syndic de faillite dans tous les cas, compte tenu des procédures de faillite en cours. Quand on fait le point, un total de près de 73 millions de dollars de dons pourrait être rappelé pour le remboursement des créanciers de l'exchange en faillite.

Certains politiciens ont déjà eu recours à des dons en espèces à des œuvres caritatives pour tenter de se distancer de l'entreprise et de ses dons.