Le Royaume-Uni reste déterminé à devenir un pôle mondial de l'industrie des cryptomonnaies, malgré les récents événements défavorables survenus sur le marché. C'est « le secteur auquel j'ai consacré le plus de temps », a déclaré le député et secrétaire économique du Trésor britannique Andrew Griffith, lors d'une réunion de la commission du Trésor du Parlement britannique le 10 janvier, soulignant cet engagement.
L'introduction d'un stablecoin de gros et le cadre réglementaire de l'infrastructure des marchés financiers (FMI) seront les prochaines étapes du processus. Ces éléments sont inclus dans le projet de loi sur les services et marchés financiers (FSM), qui fera l'objet d'une deuxième lecture à la Chambre des Lords le 10 janvier également.
Un stablecoin servira sans doute de « premier cas d'utilisation de ce qui deviendra probablement une monnaie de paiement de gros » dans le « long terme » conduisant à l'introduction probable d'une monnaie numérique de banque centrale (CBDC), a estimé M. Griffith.
M. Griffith a défendu le travail effectué sur le stablecoin de gros, affirmant que les stablecoins sont « maintenant présents » et nécessitent donc une attention immédiate. Il a noté qu'il n'est pas évident qu'une CBDC remplacerait les stablecoins privés sur le marché si elle était introduite.
En effet, une CBDC britannique de détail, si elle devait être introduite, serait, de par sa conception, une plateforme anonyme et intermédiée, a indiqué M. Griffith.
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Un document consultatif sur la CBDC sera publié « dans quelques semaines, et non dans quelques mois », et sera suivi d'un autre sur la réglementation des cryptomonnaies en général. Le gouvernement organisera en outre au moins six tables rondes avec le secteur de la cryptomonnaie cette année.
Ce n'est « pas la position du gouvernement que cela [la technologie basée sur les cryptomonnaies] est une nécessité », a déclaré M. Griffith, qui a toutefois ajouté que la technologie actuelle ne peut pas résoudre les problèmes du secteur financier, tels que le temps de règlement, « d'une manière efficace », comme peut le faire la technologie blockchain.
The @CommonsTreasury Inquiry in to #Cryptoassets continues today with another oral evidence session. This time including Andrew Griffith MP, Economic Secretary.#crypto #cryptoregulation #cryptoinquiry
— CryptoUK (@CryptoUKAssoc) January 10, 2023
TODAY AT 9.45am
Watch the whole inquiry livehttps://t.co/sXYxzrnNlt pic.twitter.com/ltxK8cTKbo
L'enquête du @CommonsTreasury sur les #Cryptoassets se poursuit aujourd'hui avec une autre séance de témoignages oraux. Cette fois, Andrew Griffith MP, Secrétaire d'Etat à l'économie, sera présent. #crypto #cryptoregulation #cryptoinquiry aujourd'hui à 9h45 Regardez toute l'enquête en directhttps://t.co/sXYxzrnNlt pic.twitter.com/ltxK8cTKbo - CryptoUK (@CryptoUKAssoc) 10 janvier 2023
En ce qui concernent les particuliers, Griffith a tracé une ligne claire entre les cryptomonnaies en tant qu'investissement et en tant que moyen de paiement. Les cryptomonnaies non adossées peuvent « jouer un rôle ou non sur le marché », a fait savoir M. Griffith.
Les méthodes de paiement basées sur les cryptomonnaies sont un enjeu pour l'inclusion numérique et financière, mais « il existe un engagement très fort en faveur du maintien de l'utilisation et de l'accès à l'argent liquide », dans lequel les banques continuent à avoir une place. Griffith a fait remarquer à cet effet :
« Supprimer cet intermédiaire, surtout au vu de l'évolution actuelle du marché, semble très précipité. »
Le projet de loi sur le FSM, qui pourrait être « terminé d'ici Pâques », permettra également l'octroi de licences pour certaines nouvelles applications de paiement dans le cadre réglementaire du FMI et leur introduction sur le marché. Les cas d'utilisation de la technologie financière de gros basée sur les cryptomonnaies pourraient se limiter aux grands livres et aux registres « dans le middle office » pour le moment, a affirmé M. Griffith.
La réglementation complète des marchés crypto ne sera pas achevée en 2023, a assuré Griffith à un membre du comité. La législation s'en tiendra au principe « même actif, même réglementation ».
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En attendant, la surveillance des promotions de cryptomonnaies joue un rôle important dans la protection des clients. Ceux-ci peuvent vérifier la présence du logo de la Financial Conduct Authority (FCA) sur les offres promotionnelles pour savoir qu'ils ont affaire à une organisation réglementée. C'est ce qu'a confié à la commission Laura Mountford, directrice adjointe du Trésor pour les paiements et les technologies financières.
Quoi qu'il en soit, seuls environ 40 % des clients « comprennent ou considèrent qu'ils achètent des cryptomonnaies comme un pari », a ajouté Mme Mountford, citant le rapport de surveillance de la FCA.