Un mois après le dépôt de bilan de FTX, la lumière n’a toujours pas été faite sur les nombreux manquements qui ont entrainé la chute de l’empire de Sam Bankman-Fried. Toutefois, la procédure de faillite de l’exchange crypto est le théâtre de plusieurs révélations particulièrement compromettantes pour l’ancien PDG de FTX.
Outre les accusations de fraude et de détournement de fonds, il est également reproché à Sam Bankman-Fried d’avoir entretenu des liens étroits avec certaines autorités des Bahamas. Ces derniers lui auraient notamment demandé de lancer une nouvelle cryptomonnaie à l’approche de l’effondrement de FTX.
Une coopération aux intentions douteuses
Les investigations menées par les avocats de FTX ont révélé l’existence d’un projet de lancement de cryptomonnaie sur la demande des Bahamas, comme l’a révélé hier Bloomberg. L’information a d’ores et déjà été transmise au tribunal des faillites pour le district du Delaware à travers un document contenant plus de détails sur l’opération.
Il aurait été demandé à Sam Bankman-Fried d’émettre de nouveaux actifs crypto, valant des centaines de millions de dollars, qui seraient ensuite placés sous le contrôle des autorités bahaméennes. Les avocats de l’exchange vont plus loin dans leurs révélations en affirmant que l’ancien PDG de FTX aurait reçu une aide des fonctionnaires des Bahamas pour concrétiser ce projet.
En effet, le document suggère que ces derniers sont derrière une tentative d’intrusion dans les principaux systèmes informatiques de la plateforme de trading de FTX. Celle-ci se serait produite alors même que le nouveau PDG de FTX, John J. Ray III, et son équipe examinaient la plateforme à la recherche d’actifs à liquider pour rembourser les créanciers.
À lire également : Sam Bankman-Fried a été arrêté et devrait être extradé vers les États-Unis !
Bras de fer entre les liquidateurs américains et bahaméens
Bien avant ces révélations, les liquidateurs des Bahamas ont demandé à un juge américain l'accès aux données de FTX qui sont contrôlées par leurs homologues américains. Toutefois, ces derniers ont fait savoir au tribunal des faillites, que la demande s’inscrit dans le cadre d’un arrangement entre Samuel Bankman-Fried et gouvernement des Bahamas.
Ils soupçonnent aussi que cette entente ait incité Sam Bankman-Fried à autoriser les retraits sur la plateforme pour les clients résidants aux Bahamas, la veille du dépôt de bilan de FTX. Toutefois, les actions posées par les autorités locales ces dernières 24 heures suggèrent qu’elles ont rompu tout lien privilégié avec l’ancien PDG de FTX.
En effet, la police royale des Bahamas a arrêté ce dernier à la demande du gouvernement américain, sur la base d'un acte d'accusation scellé. Le ministre des Affaires juridiques des Bahamas, Ryan Pinder, a d’ailleurs déclaré qu’il donnerait rapidement une suite favorable à toute demande d’extradition émanant des autorités américaines.