Ivan Soto-Wright, PDG de la société de paiement crypto MoonPay, exhorte les législateurs américains à ne pas écarter les régulateurs étatiques dans le cadre des futures réglementations sur les stablecoins.
Dans une publication sur X datée du 18 avril, Soto-Wright a déclaré qu’il souhaitait que le Congrès « maintienne les émetteurs régulés par les États dans la course » en matière de régulation des stablecoins. Il fait référence aux efforts en cours à la Chambre et au Sénat pour établir un cadre réglementaire fédéral. Les parlementaires étudient actuellement deux textes : le GENIUS Act (Guiding and Establishing National Innovation for US Stablecoins) au Sénat, et le STABLE Act (Stablecoin Transparency and Accountability for a Better Ledger Economy) à la Chambre.
« Bien que l’industrie crypto réclame depuis des années un cadre fédéral, ce sont les régulateurs des États qui ont assuré — et continuent d’assurer — une supervision claire, protégeant les consommateurs tout en favorisant la croissance du secteur », a expliqué Soto-Wright. « Alors que l’adoption de la législation fédérale approche, il est fondamental de préserver des voies réglementaires viables pour les émetteurs autorisés de stablecoins (PSI) supervisés par les États respectant les critères fixés par le GENIUS et le STABLE, afin qu’ils soient traités sur un pied d’égalité avec les régulateurs fédéraux. »
Lettre du 17 avril du PDG de MoonPay aux dirigeants du Congrès. Source: Ivan Soto-Wright
Cette prise de position du patron de MoonPay fait écho à celle de la Conference of State Bank Supervisors (CSBS), qui a adressé une lettre similaire aux responsables de la commission des services financiers de la Chambre le 1er avril. La CSBS y préconisait également une approche axée sur les États. Les commissions compétentes du Sénat et de la Chambre ont déjà voté en mars et en avril pour faire avancer les projets de loi, ouvrant la voie à un vote en séance plénière.
Le STABLE Act, qui reprend la structure du projet de loi GENIUS, propose de limiter l’émission de stablecoins de paiement aux seuls « émetteurs autorisés », tout en incluant ceux ayant une autorisation étatique. Selon Soto-Wright, la version actuelle du projet GENIUS « biaise les règles » en donnant un net avantage aux émetteurs supervisés par les régulateurs fédéraux. Le texte conférerait même à la Réserve fédérale le statut de régulateur unique pour tous les émetteurs étatiques de stablecoins.
Une initiative crypto controversée liée à la famille Trump
On ignore encore si les projets de loi pourront réunir suffisamment de voix pour être adoptés par les deux chambres avant leur éventuelle promulgation par le président Donald Trump. Le chef de l’État, ainsi que certains membres de sa famille, soutiennent le lancement de leur propre stablecoin via World Liberty Financial, un projet qui soulève déjà des accusations de conflits d’intérêts et pourrait compliquer le processus législatif.
Ce projet, lancé en septembre 2024, a déjà levé près de 600 millions de dollars, principalement via des ventes de tokens. Parmi les investisseurs figurent Justin Sun (fondateur de Tron), la firme de market making DWF Labs, le fonds Oddiyana Ventures, ainsi que la plateforme Web3Port. Selon les informations disponibles, le stablecoin USD1 de ce projet n’était toujours pas échangeable au 24 mars.