Alors que la menace des ordinateurs quantiques inquiète une partie de la communauté crypto, Adam Back, cryptographe reconnu cité dans le white paper de Satoshi Nakamoto, vient d’apporter une réponse qui pourrait surprendre. À rebours des discours alarmistes, il affirme que Bitcoin ne court aucun risque réel lié à l’informatique quantique avant 20 à 40 ans. Une déclaration qui relance le débat autour de la transition vers des algorithmes post-quantiques.
Adam Back balaye l’alarmisme autour d’un « risque quantique imminent » pour Bitcoin
Le débat a été relancé par une vidéo de l’entrepreneur Chamath Palihapitiya, qui prédit une menace quantique d’ici deux à cinq ans. En réaction sur X (anciennement Twitter), Adam Back a répondu : « probablement pas avant 20 à 40 ans », écartant tout risque immédiat pour le protocole Bitcoin. Il a rappelé que des algorithmes post-quantiques sont déjà approuvés par le National Institute of Standards and Technology (NIST), et pourraient être intégrés à Bitcoin bien avant que des ordinateurs quantiques réellement dangereux n’émergent.
Selon lui, la crainte autour du standard de chiffrement SHA-256 est largement prématurée. Lors d’un entretien en avril avec Cointelegraph, Back avait aussi évoqué un scénario où un ordinateur quantique assez puissant pourrait forcer Satoshi Nakamoto à se manifester, en l’obligeant à déplacer ses bitcoins pour les protéger. Mais là encore, ce scénario relève davantage de la spéculation à long terme que d’un danger immédiat.
Les limites actuelles des ordinateurs quantiques
En l’état actuel de la technologie, les ordinateurs quantiques sont loin d’être capables de casser les standards cryptographiques modernes. Le record de qubits revient à l’array de Caltech avec 6 100 qubits physiques, encore bien trop instables et bruités pour représenter un risque. Même avec 1 180 qubits atteints par Atom Computing, on reste très loin des 4 000 qubits logiques nécessaires pour briser RSA-2048, dans un environnement théorique parfait.
Mais certains experts attirent l’attention sur un risque indirect : le modèle harvest now, decrypt later, dans lequel des acteurs malveillants collectent aujourd’hui des données chiffrées dans l’espoir de les décrypter demain. Si cette stratégie ne menace pas directement Bitcoin, elle a des implications pour la confidentialité des communications. C’est ce que souligne Gianluca Di Bella, spécialiste des zero-knowledge proofs, en estimant que nous devons migrer vers des standards post-quantiques, même si l’informatique quantique exploitable n’arrive que dans 10 ou 15 ans.
La menace quantique sur Bitcoin ne relève pas du fantasme, mais d’une réalité technologique encore lointaine. Si Adam Back rassure en misant sur une fenêtre de 20 à 40 ans, certains chercheurs plaident pour une anticipation proactive. La prudence impose donc de commencer à planifier une migration post-quantique, tout en maintenant une veille technologique constante.