Alors que l’engouement pour les trésoreries en bitcoin (BTC) semblait encore gagner du terrain, une alerte sérieuse vient d’être lancée par un analyste de premier plan. James Check, figure respectée de Glassnode, s’inquiète de la viabilité du modèle. Selon lui, la stratégie aurait déjà atteint ses limites pour les nouveaux entrants.
La stratégie des trésoreries Bitcoin : Un modèle qui s’essouffle déjà selon James Check
Dans une publication sur X ce vendredi, James Check, analyste principal chez Glassnode, a exprimé ses doutes sur la pérennité de la stratégie Bitcoin utilisée par certaines entreprises. “Mon instinct me dit que la stratégie des trésoreries Bitcoin aura une durée de vie bien plus courte que ce que la plupart imaginent”, a-t-il affirmé.
Il estime que les opportunités faciles sont désormais derrière nous. Pour les entreprises qui souhaitent encore se lancer dans ce modèle, “cela pourrait déjà être trop tard”, ajoute-t-il. Il insiste sur le fait que la question n’est pas de rivaliser sur la taille des réserves, mais plutôt sur “la capacité à proposer un produit et une stratégie réellement durables” autour de l’accumulation de BTC à long terme.
Check observe un phénomène de saturation, où les investisseurs privilégient désormais les pionniers du secteur. “Personne ne veut de la 50e entreprise de trésorerie Bitcoin”, résume-t-il.
Un paysage de plus en plus concurrentiel et risqué
James Check juge que le marché est entré dans une “phase de démonstration”, où seules les entreprises capables de justifier leur position par une réelle valeur ajoutée pourront tirer leur épingle du jeu. “Il sera de plus en plus difficile pour une entreprise lambda de justifier une prime et de se lancer sans une niche sérieuse”, prévient-il.
Les chiffres récents semblent pourtant indiquer un intérêt croissant. Au cours des 30 derniers jours, au moins 21 entités ont ajouté du bitcoin à leur bilan, selon les données de BitcoinTreasuries.net. Mais la concentration reste forte : MicroStrategy, dirigée par Michael Saylor, détient à elle seule 597 325 BTC. En comparaison, MARA Holdings, deuxième du classement, possède environ 50 000 BTC, soit presque douze fois moins.
Pour Check, ces disparités mettent en lumière la fragilité des plus petits acteurs. Il note que ces sociétés attirent souvent des investisseurs particuliers, mais rappelle que ces derniers “n’ont pas des ressources infinies”.
Des acquisitions à prévoir parmi les plus faibles
L’analyste rejoint également l’avis d’Udi Wertheimer, cofondateur de Taproot Wizards, qui accuse certains dirigeants de “chercher un gain rapide” sans réelle compréhension du rôle stratégique du Bitcoin. “Beaucoup de ceux qui lèvent des fonds voient seulement de l’argent facile et ne savent pas ce qu’ils font”, dénonce Wertheimer.
À ses yeux, les entreprises les plus fragiles pourraient être rapidement rachetées par des acteurs plus solides. “La tendance peut encore durer, mais les plus faibles risquent d’être acquis à bas prix”, analyse-t-il.
Des avertissements partagés par d’autres observateurs du secteur. Dans un rapport publié le 29 juin, la société de capital-risque Breed souligne qu’un nombre limité d’entreprises résistera à long terme, dénonçant une spirale de dépréciation pour celles qui évoluent trop près de leur valeur nette d’actif.
Le 11 juin, Fakhul Miah, directeur de GoMining Institutional, s’inquiétait pour sa part de la multiplication des “imitateurs” mal préparés. Selon lui, ces nouveaux acteurs pourraient nuire à l’image globale du Bitcoin en cas d’échec.
L’euphorie autour des trésoreries Bitcoin pourrait bien cacher une réalité plus complexe. Si les pionniers comme MicroStrategy semblent toujours dominer, les nouveaux venus devront désormais faire leurs preuves pour ne pas se retrouver à la marge.
La stratégie ne suffit plus à séduire. Seule une vision claire et différenciante permettra aux entreprises de survivre dans un écosystème devenu exigeant. Quoi qu’il en soit, les signaux d’alerte se multiplient, invitant à plus de discernement sur un modèle qui ne garantit plus les mêmes promesses de rentabilité.