La fin de l'année 2025 marque un tournant majeur pour la monnaie numérique européenne. Alors que les discussions autour de l’euro numérique s'intensifient, l'Union Européenne (UE) a franchi une étape décisive avec l'approbation par le Conseil européen d'une version à la fois en ligne et hors ligne de cette monnaie. Un tel développement ouvre la voie à un système de paiement plus inclusif, sécurisé et moderne. Cette annonce, loin d'être anodine, soulève des enjeux économiques et politiques considérables.
L'approbation de l’euro numérique par le Conseil européen
Le 22 décembre 2025, le Conseil de l’UE a validé le projet de monnaie numérique qui pourrait transformer les paiements dans la zone euro. La Banque centrale européenne (BCE) avait auparavant élaboré des propositions concernant l’architecture de l’euro numérique, dont la version hors ligne sera disponible pour garantir l'accessibilité dans des zones mal desservies par les réseaux Internet. Le Conseil a souligné que l’inclusivité et la résilience des paiements étaient des priorités essentielles pour l'adoption de cette monnaie numérique.
« La version hors ligne permettrait d’assurer l'accès aux paiements même dans les zones non couvertes par les infrastructures Internet, répondant ainsi à une demande croissante des citoyens et entreprises », a commenté un représentant de la BCE. La version numérique en ligne, quant à elle, vise à améliorer l’efficacité des transactions quotidiennes au sein de la zone euro. En plus d’optimiser les coûts des transactions transfrontalières, elle pourrait soutenir une adoption plus large des monnaies numériques en facilitant leur utilisation dans divers secteurs économiques.
Les implications économiques et géopolitiques de l’euro numérique
Au-delà des simples bénéfices d’efficacité, la mise en place de l’euro numérique pourrait avoir des conséquences profondes sur le paysage économique européen. L’introduction de cette monnaie numérique officielle renforcerait la souveraineté financière de l’UE face aux géants technologiques étrangers, notamment les États-Unis et la Chine. En s’affranchissant des systèmes de paiement mondiaux dominés par des entreprises comme PayPal ou les géants chinois du numérique, l’UE pourrait créer une alternative sûre et résiliente.
Cependant, cette évolution suscite des interrogations sur la protection des données personnelles et la surveillance des transactions financières. Alors que l’objectif de la BCE est de garantir un équilibre entre accessibilité et sécurité, certains experts expriment des réserves concernant le potentiel de surveillance accrue des citoyens. Cette nouvelle monnaie, bien que prometteuse, soulève aussi des questions de gestion des données sensibles, ainsi que des risques associés à une possible centralisation excessive des paiements numériques.
L’introduction de l’euro numérique, qu’il soit utilisé en ligne ou hors ligne, constitue un changement majeur dans la manière dont l’Europe pourrait aborder sa souveraineté monétaire. Si cette avancée est perçue par beaucoup comme une réponse face aux menaces externes, elle doit aussi être abordée avec prudence, notamment en ce qui concerne les aspects de sécurité et de protection des données personnelles.
