L'exchange crypto basé en Israël, Bits of Gold, est devenu la première entreprise crypto du pays à recevoir une licence de l'Autorité des marchés de capitaux, selon des publications faites le 18 septembre par la société sur les plateformes de réseaux sociaux.
Avec cette licence, Bits of Gold a désormais la possibilité de stocker des devises numériques grâce à une fonctionnalité de conservation sécurisée dans un « portefeuille Bits of Gold » sur laquelle il travaille depuis un certain temps. L'exchange va également commencer à proposer un service qui permettra aux banques et autres institutions financières de se connecter à ses services d'actifs numériques.
Dans une déclaration publique, Bits of Gold a indiqué que, pour elle, cette licence représente une étape franchie dans sa mission qui consiste à rendre le monde des cryptomonnaies plus accessible au public israélien « d'une manière simple et sécurisée ».
En fait, il y a peu, les autorités israéliennes ont imposé des restrictions sur les paiements en espèces dans le pays dans l'optique de lutter contre les activités illégales et de favoriser la transition vers les paiements numériques dans le pays.
Malgré cela, l'adoption institutionnelle dans le pays a été lente, d'autant plus que les banques israéliennes ont été très hostiles à l'égard des cryptomonnaies et ont d'ailleurs empêché les acteurs du secteur crypto d'accéder aux services bancaires jusqu'à tout récemment, en mettant en avant l'argument de la lutte contre le blanchiment d'argent (AML).
En 2017, la Cour suprême israélienne a statué que la banque locale Leumi était légalement autorisée à refuser d'offrir ses services à Bits of Gold et la banque a affirmé que la nature du bitcoin les empêchait de se conformer aux exigences de la réglementation relative à la lutte contre le blanchiment d'argent.
Cependant, deux années plus tard en 2019, la position de la Cour suprême a changé. Elle a statué que Leumi ne pouvait pas bloquer le compte de Bits of Gold pour des raisons réglementaires. Elle a, par ce fait, créé une jurisprudence pour d'autres sociétés crypto.
L'application de nouvelles réglementations AML par le gouvernement israélien a encore ouvert la voie à la coopération entre les banques et le secteur des cryptomonnaies. Cette évolution a également instauré une exigence selon laquelle les sociétés crypto doivent obtenir une licence avant d'être autorisées à opérer. Il faut cependant noter que plusieurs entreprises ont fait la demande d'une licence, et ont reçu un permis pour poursuivre temporairement leurs opérations.
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Un autre obstacle à l'adoption institutionnelle en Israël est la législation fiscale du pays. Faut-il le rappeler, le pays a récemment été classé au troisième rang des pays les plus difficiles pour la fiscalité des cryptomonnaies selon un rapport publié par la société d'analyse crypto Coincub le 8 septembre.
En effet, selon Coincub, les ventes de cryptomonnaies en Israël sont généralement soumises à un impôt sur les plus-values pouvant aller jusqu'à 33 %, et dès que l'activité d'investissement est considérée comme liée aux affaires, elle est systématiquement soumise à l'impôt sur le revenu pour un taux allant jusqu'à 50 %.
S'il est vrai que la Capital Market, Insurance and Savings Authority, avait déjà accordé la première licence crypto israélienne à la société d'infrastructure Hybrid Bridge Holdings au début du mois, la licence que l'exchange crypto Bits of Gold a récemment reçue est la toute première licence qui ait été accordée à un courtier actif.