Alors que la procédure de faillite de FTX suit son cours et que les remboursements aux créanciers s’accélèrent, Sam Bankman-Fried rompt le silence depuis sa cellule. Selon lui, le véritable point de bascule n’aurait pas été la chute d’Alameda Research ou la panique des investisseurs, mais bien sa décision de céder le contrôle de l’empire à John Ray. Analyse d’un aveu lourd de conséquences.

Le tournant stratégique selon Sam Bankman-Fried

Dans un document écrit de sa main et transmis à un journaliste de Puck, Sam Bankman-Fried (SBF) revient sur les derniers jours ayant précédé l’effondrement de FTX. Il y décrit comme une erreur capitale sa signature actant le transfert du contrôle de l’entreprise à John J. Ray III. Cet acte, pris dans un contexte d’urgence et de pression, serait selon lui la véritable cause de l’effondrement final.

Le 10 novembre 2022, SBF affirme avoir obtenu une lettre d’intention d’un investisseur extérieur, prêt à injecter des liquidités dans FTX. Cette offre aurait pu, selon lui, permettre d’éviter la faillite. Mais à ce moment précis, la décision de céder le poste de PDG était déjà entérinée.

Dès le 11 novembre, Ray prend officiellement ses fonctions. Sa première action fut de placer FTX sous le régime du Chapter 11, équivalent américain de la faillite avec restructuration. Il s’appuie alors sur le cabinet Sullivan & Cromwell pour orchestrer cette procédure d’envergure.

Réorganisation, remboursements et gestion post-crise

Depuis cette passation de pouvoir, la direction Ray a mis en place une stratégie rigoureuse de recouvrement d’actifs. L’objectif affiché : maximiser les remboursements pour les clients et créanciers lésés. En septembre 2025, près de 7,8 milliards de dollars avaient déjà été restitués. L’estimation des actifs récupérables atteindrait 16,5 milliards, permettant un taux de remboursement exceptionnel de 98 % à 118 % selon les profils de créanciers.

Cette gestion est saluée par certains observateurs pour sa méthode, mais critiquée par d’autres pour ses frais juridiques élevés, notamment les honoraires facturés par le cabinet Sullivan & Cromwell, sous le feu des projecteurs depuis le début de l’affaire.

Face à cette nouvelle réalité, la déclaration de SBF soulève une question fondamentale : la faillite était-elle évitable ? Et si oui, dans quelles conditions la reprise de contrôle par un tiers aurait-elle pu aboutir à un résultat différent ?