Le bitcoin (BTC) entame la deuxième semaine de mai 2022 en faisant resurgir les fantômes baissiers de son passé. Comment le tableau pourrait-il être pire pour les hodlers ?

Après avoir chuté à près de 33 000 dollars, la plus grande cryptomonnaie donne du fil à retordre aux acteurs du marché, nouveaux et anciens, et la peur est palpable.

Une combinaison brutale de signaux macroéconomiques, qui devrait se poursuivre cette semaine et au-delà, constitue la toile de fond de certains retours historiques sur les graphiques que personne ne voulait revoir.

Alors que les appels à la capitulation se poursuivent, il n’y a toujours pas d’accord sur l’ampleur de la chute que la paire BTC/USD pourrait ou devrait subir pour établir un plancher convaincant à long terme.

Cointelegraph examine les facteurs susceptibles de contribuer aux mouvements du marché dans les jours à venir, alors que le bitcoin se rapproche de ses plus bas niveaux de 2022.

Six clôtures hebdomadaires dans le rouge

Quelle que soit la manière dont on voit les choses, il n’y a guère de raisons d’être optimiste en ce qui concerne les graphiques du prix du bitcoin cette semaine.

La clôture hebdomadaire du 8 mai à 34 000 $ a signifié que la paire BTC/USD a livré sa sixième bougie rouge hebdomadaire d’affilée.

Cette caractéristique graphique n’a pas été vue depuis près de huit ans, la dernière fois remonte à août 2014, selon les données de Cointelegraph Markets Pro et de TradingView.

À l’époque, comme aujourd’hui, le bitcoin était dans la deuxième année de son cycle de réduction de moitié de quatre ans, après avoir connu son premier sommet explosif à un peu plus de 1 000 $ en novembre 2013. Cependant, ce cycle a été différent, car ce sommet n’est pas arrivé ou a été beaucoup plus faible que les cycles précédents.

Graphique en bougies d’une semaine de la paire BTC/USD (Bitstamp). Source : TradingView

Entre-temps, les conditions macroéconomiques ont eu raison de l’espoir d’une flambée tardive chez la majorité des analystes, qui s’attendent désormais à ce que le resserrement financier des banques centrales du monde entier maintienne fermement sous contrôle les actifs à risque tels que les cryptomonnaies.

Pour en revenir au graphique, la paire BTC/USD a déjà perdu plus de 4 000 dollars, soit 11,1 %, en mai.

Historiquement, le pire mois de mai jamais enregistré est en fait celui de l’année dernière, au cours duquel la paire a perdu 35,3 %, selon les données de la ressource de surveillance on-chain Coinglass.

Cependant, après les performances du mois d’avril, les chances d’un retour en force sont minces. Pendant quatre années consécutives avant 2022, le bitcoin a enregistré des gains d’au moins 32 % en avril, mais cette année, il a enregistré une perte de 17,3 %, la pire jamais enregistrée.

Graphique des rendements mensuels de la paire BTC/USD (capture d’écran). Source : Coinglass

La moyenne mobile à 100 semaines du BTC chute

En tant que tel, le conseil des analystes en ce qui concerne le cours du bitcoin à court terme est pratiquement unanime en ce début de semaine : soyez prudent.

Après la clôture hebdomadaire, la paire BTC/USD a poursuivi sa chute vers 30 000 $, cherchant au moment de la rédaction à tester les 33 000 $ et ensuite les plus bas niveaux de janvier à 31 800 $.

« N’essayez pas d’attraper ce couteau », a déclaré Material Indicators, ressource analytique sur la blockchain, à ses followers sur Twitter, à côté d’un graphique montrant que le support des offres disparaît du carnet d’ordres de Binance.

Les données du carnet d’ordres de lundi montrent un important mur d’offres en place à 33 000 $. Il a été placé là, car un autre mur d’intérêt d’achat à environ 33 800 $ a été traité rapidement par le marché, montrant la véracité de la pression du côté vendeur dans l’environnement actuel.

Données du carnet d’ordres de la paire BTC/USD (Binance). Source : Material Indicators

« Historiquement, 69,5 millions de dollars de liquidité d’offre BTC serviraient de support, mais historiquement, il y avait aussi une quantité importante de liquidité en dessous. Cela ne semble pas être le cas ici », a ajouté Material Indicators à propos de cette première ligne de défense.

La bougie hebdomadaire de la semaine dernière a également vu le bitcoin plonger sous sa moyenne mobile à 100 semaines (SMA) pour la première fois depuis mars 2020.

Puis, comme lors de certains précédents percements de la SMA 100, la paire BTC/USD a ensuite testé la SMA 200 comme support. Pour le compte Twitter populaire Bitcoin Back, les implications de cette fois-ci sont donc évidentes.

« Les deux fois précédentes ont conduit à une capitulation à la moyenne mobile de 200 semaines en 2014 et 2018 », a-t-il écrit dans une partie de sa dernière mise à jour.

« Le graphique d’aujourd’hui présente de nombreuses différences par rapport à ces deux époques, et ces deux époques étaient très similaires l’une à l’autre. »
Graphique en bougies d’une semaine de la paire BTC/USD (Bitstamp) avec moyenne mobile à 100 et 200 semaines. Source : TradingView

Blockchain Backer a néanmoins ajouté qu’il s’attendait à un « grand plongeon » lundi après la dernière démonstration de faiblesse.

Comme l’a rapporté Cointelegraph, les attentes, même bien avant la clôture hebdomadaire, étaient que le bitcoin tombe à 30 000 $ ou moins dans les semaines à venir.

L’IPC américain est prêt à poursuivre le récit de l’inflation

La chute du bitcoin au cours de la première semaine de mai est essentiellement due à la faiblesse macroéconomique générale qui s’est installée sur les marchés mondiaux.

Les actions sont particulièrement problématiques à cet égard, car la corrélation permanente de la cryptomonnaie avec ces indices rend la situation difficile pour les investisseurs.

Les choses se sont précipitées la semaine dernière après la confirmation du resserrement de la Réserve fédérale américaine, le S&P 500 a enregistré sa première baisse hebdomadaire de cinq semaines consécutives depuis 2011.

Aujourd’hui, dans le contexte du conflit actuel entre la Russie et l’Ukraine et des pressions financières qui en découlent, une autre force est appelée à revenir.

L’inflation, déjà à son plus haut niveau aux États-Unis depuis le début des années 1980, ne peut qu’empirer en raison des retombées des perturbations commerciales et des sanctions contre la Russie.

Cette semaine, les données de l’indice des prix à la consommation (IPC) pour le mois d’avril seront publiées, et il y a fort à parier que les chiffres refléteront l’ampleur de la tourmente géopolitique comme jamais auparavant.

Le président américain Joe Biden s’exprimera sur la question de l’inflation le 10 mai, avant la publication de l’IPC le 11 mai.

L’IPC du mois de mars s’est établi à 8,5 %, alors que des bruits courent déjà dans les cercles d’analystes selon lesquels l’inflation pourrait atteindre un pic maintenant ou dans un avenir proche.

    “Nous prévoyons que l’inflation atteindra un pic cet été entre 6 % et 7 % et qu’elle retombera à 3 % ou 4 % l’année prochaine, sans récession. ... Nous avons peut-être déjà repéré les premiers signes d’un pic d’inflation, dans les hausses plus faibles sur trois mois qu’en glissement annuel de plusieurs mesures de prix et de salaires. » - @yardeni pic.twitter.com/4mXXxFvmIN - Carl Quintanilla (@carlquintanilla) 8 mai 2022

« Le meilleur scénario pour un plancher serait une capitulation quelque part dans les prochains jours, suivie d’une impression de l’IPC plus faible que prévu mercredi », a déclaré le compte de trading populaire Daan Crypto Trades.

    « Ce serait mon signal pour parier gros ».

Grands ou petits, les événements liés à l’IPC ont eu tendance à déclencher une volatilité à court terme du prix du BTC au cours des derniers mois.

Calcul de la capitulation

Sur le sujet de la « capitulation », une vente massive lorsque les investisseurs vendent en panique leurs bitcoins, les données montrent que la tentation de se lancer peut être forte.

Actuellement, plus de 40 % de l’offre de bitcoins est détenue à perte, et c’est la proportion la plus élevée depuis avril 2020, juste après le krach COVID-19.

7,7 millions de #Bitcoin sont actuellement détenus à perte. Il s’agit du montant le plus élevé depuis le 15 avril 2020. Cela représente près de 41 % de l’offre totale en circulation. pic.twitter.com/uXPR9PiJHT—On-Chain College (@OnChainCollege) 7 mai 2022

À cette époque, un véritable événement de capitulation a bien eu lieu, comme en témoigne avant tout le prix.

L’analyse des pertes et profits non réalisés sur les hodlers à l’époque, tels que définis par la société d’analyse on-chain Glassnode, a également confirmé une capitulation le 16 mars 2020.

Neuf jours plus tard, la mesure des pertes et profits nets non réalisés de la société a quitté la zone de « capitulation » pour atteindre « espoir - crainte », soit une nuance vers une reprise.

Actuellement, la mesure « optimisme - anxiété », et se déplace vers le bas vers le territoire « espoir - peur ».

Graphique des pertes et profits nets non réalisés du bitcoin. Source : Glassnode

 

Le sentiment s’effondre dans la zone macroéconomique inférieure

Il n’est pas surprenant que le sentiment global du marché crypto n’ait pas bénéficié des événements de mai jusqu’à présent.

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Selon l’indice de peur et de cupidité des cryptomonnaies, ce n’est toutefois que cette semaine que la réalité de la situation a frappé la majorité des acteurs.

Au 9 mai, la jauge de sentiment classique mesure 11/100, fermement dans sa tranche « peur extrême » et également à des niveaux qui ont historiquement formé des creux.

La valeur de l’indice de peur et de cupidité des cryptomonnaies a diminué de moitié en deux jours seulement.

Indice de peur et de cupidité des cryptomonnaies (capture d’écran). Source : Alternative.me

L’équivalent traditionnel des marchés financiers, l’indice de peur et de cupidité, a entre-temps commencé à s’écarter de la cryptomonnaie, restant stable à 30/100 ou « peur » le 9 mai, même après le chaos de la semaine dernière.

« Le bitcoin ayant maintenant reculé jusqu’à 33,9 k$, le sentiment des traders est tombé à son plus bas niveau depuis six semaines », a commenté le cabinet de recherche Santiment.

    « Nous préférons généralement voir des signes de capitulation comme celui-ci, car les mains faibles quittant l’espace sont généralement ce qui est nécessaire pour un rebond vraiment notable. »
Indice de peur et de cupidité (capture d’écran). Source : CNN

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