En partie responsable du marché haussier des cryptomonnaies en 2020, la DeFi est un secteur qui intéresse davantage les régulateurs européens. Son adoption massive a permis aux adeptes des cryptomonnaies d’accéder plus facilement à toute sorte de services financiers sans les traditionnels intermédiaires.

Toutefois, cette décentralisation des services financiers échappe aux contrôles réglementaires, et expose les utilisateurs à de nombreux risques. Pour mieux appréhender ces derniers, et faire de la DeFi un espace plus sûr, la Commission européenne a décidé de réaliser un suivi des activités qui s’y mènent.

Acquérir des données en temps réel pour mieux réglementer le secteur

La semaine écoulée, la Commission européenne a lancé un appel d’offres pour réaliser un projet visant à superviser la finance décentralisée en examinant les données d'Ethereum. Pour rappel, la blockchain est considérée comme le berceau du secteur, puisqu’elle héberge la majorité des applications DeFi.

L’objectif de la Commission est de « développer, déployer et tester une solution technologique pour la supervision intégrée de l'activité de la finance décentralisée ». Dès lors, l’instance serait en mesure de définir plus aisément les règles auxquelles doivent se plier les différents acteurs du secteur, sans pour autant nuire à l’innovation.

La Commission européenne a lancé un appel d'offres public pour une étude sur la « supervision intégrée » de la #DeFi sur #Ethereum. L'objectif est d'étudier les capacités technologiques pour la surveillance automatisée de l'activité au sein de la DeFi en temps réel. Valeur estimée de l'appel d'offres : 250 000 €. https://t.co/oZwb9QnLjG - Patrick Hansen (@paddi_hansen) 10 octobre 2022.

Conseiller politique de Circle, Patrick Hansen a partagé hier sur Twitter quelques détails sur l’appel d’offres. Il a également affirmé que le suivi en temps réel qui sera effectué par l’Union européenne pourrait réduire la charge de déclaration des différents acteurs de la DeFi.

« Cela pourrait avoir un impact considérable, car la capacité des organismes de réglementation à contrôler automatiquement la conformité en lisant les données de la blockchain publique pourrait réduire considérablement la nécessité pour les acteurs du marché, par exemple les DAO, de collecter, de vérifier et de fournir activement des données aux autorités. »

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La journée du 10 octobre aura également été l’occasion pour la Commission du Parlement européen d’adopter, avec une majorité écrasante, la législation MiCA. La nouvelle a été annoncée par Stefan Berger, membre de la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen (ECON).

La prochaine étape à présent est le vote final du Parlement européen au cours d’une séance plénière qui devrait se tenir dans le mois. La réglementation sur le marché des actifs crypto entrera ensuite en vigueur au sein des états membres de l’UE à partir de 2024.