Le régulateur bancaire de l'Union européenne, l'Autorité bancaire européenne (ABE), mènera une enquête conjointe avec le Comité européen du risque systémique (CERS) et le Conseil de stabilité financière (CSF) pour évaluer l'interconnexion des banques traditionnelles avec les institutions financières non bancaires (IFNB), y compris les fonds spéculatifs, le capital-investissement et les plateformes de cryptomonnaie.

Cette intention a été annoncée par le président de l'ABE, José Manuel Campa, lors d'une interview accordée au Financial Times le 3 décembre. M. Campa estime que l'ensemble de la « chaîne sous-jacente des IFNB » devrait être retracée pour comprendre l'ampleur du potentiel de contagion entre les institutions financières bancaires et non bancaires dans une situation de stress :

« Nous devrions faire plus et nous allons faire plus. Nous devons comprendre l'ensemble de la chaîne sous-jacente des IFNB. »

Le dirigeant a révélé que l'ABE avait déjà évalué l'exposition du bilan des banques aux institutions non bancaires, y compris les prêts. Il estime que les IFNB sont un « secteur obscur » dont la qualité des données disponibles n'est pas homogène.

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Selon les estimations du CSF, la valeur totale des actifs détenus par les IFNB s'élève à près de 218 000 milliards de dollars, soit environ 46 % du total des actifs mondiaux. À titre de comparaison, les banques traditionnelles possèdent environ 183 000 milliards de dollars.

En novembre 2023, l'ABE a proposé de nouvelles lignes directrices sectorielles pour la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme (AML/CFT) dans le secteur des cryptomonnaies. En particulier, l'ABE a suggéré de fusionner les critères AML/CFT pour les prestataires de services de paiement et les prestataires de services d'actifs crypto (CASP). Elle a également proposé d'obliger les CASP à « permettre la transmission d'informations de manière transparente et interopérable » en améliorant l'interopérabilité de leurs protocoles.