La question de la gouvernance des projets Blockchain est un sujet complexe et récurrent dans l'industrie crypto. Ethereum a récemment été au centre d'une discussion animée à ce sujet. En effet, le fondateur et directeur informatique de Cyber Capital, Justin Bons, a dénoncé ce qu'il considère comme une centralisation excessive dans la gouvernance de cette blockchain. Ces critiques ont notamment ouvert la voie à un examen approfondi des mécanismes de prise de décision au sein de la communauté Ethereum.
La décentralisation de la gouvernance d’Ethereum remise en cause
La gouvernance des projets de blockchain est une question cruciale qui détermine la direction et l'évolution d'un réseau. Dans le cas d'Ethereum, une blockchain connue pour son rôle révolutionnaire dans le développement de smart contrats et des applications décentralisées, les enjeux sont d'autant plus importants.
Dans une publication sur X (anciennement Twitter), Justin Bons a exprimé des préoccupations concernant la gouvernance d'Ethereum. Il a notamment déclaré que le contrôle de la blockchain était exercé par les clients logiciels, c'est-à-dire les programmes utilisés pour faire fonctionner les nœuds du réseau.
Cette situation crée un déséquilibre de pouvoir qui remet en question le principe de décentralisation, une caractéristique fondamentale vantée par Ethereum. M. Bons a également souligné des similitudes entre la gouvernance d'Ethereum et celle de Bitcoin (BTC). Cela suggère que le problème de la centralisation pourrait être plus répandu dans l'écosystème crypto.
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Sabotage de la gouvernance d'Ethereum par ses dirigeants
M. Bons a également indiqué que les dirigeants d'Ethereum sabotent délibérément la gouvernance de la blockchain, affaiblissant ainsi le seul mécanisme qui pourrait potentiellement freiner le statu quo. Il considère que les mécanismes de gouvernance off-chain sont inefficaces et manquent de garanties démocratiques.
Pour lui, la nature humaine influence les systèmes de gouvernance. Il suggère que les écosystèmes décentralisés mettent en œuvre une bonne gouvernance pour atténuer les influences négatives associées à celle-ci.
Une partie centrale de la critique de M. Bons concerne GitHub, la plateforme de développement largement utilisée par les projets de blockchain. Ce dernier qualifie GitHub de « dictature virtuelle », où les acteurs influents peuvent opérer dans l'ombre, masqués derrière une fausse méritocratie. Cette critique soulève des questions sur la transparence et la responsabilité des décideurs au sein de la communauté Ethereum.
La problématique de la centralisation d'Ethereum a déjà été abordée par les dirigeants de cette blockchain. Lors de la Korea Blockchain Week en septembre dernier, Vitalik Buterin, l'un des cofondateurs d'Ethereum, a reconnu que la centralisation des nœuds constituait l'un des défis majeurs pour Ethereum. Il a même évoqué la possibilité que la recherche d'une solution optimale à ce problème puisse nécessiter encore deux décennies.